Olivier Dussopt, ministre du Travail, du Plein emploi et de l’Intégration dans le gouvernement d’Elisabeth Borne, a été facilement réélu (58,74 %) dimanche 19 juin, dans la 2e circonscription de l’Ardèche. Sous les couleurs de la majorité présidentielle, il a affronté Christophe Goulouzelle (41.26 %), candidat de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes). Au soir du premier tour, M. Dussopt comptait plus de six points d’avance sur son adversaire issu de l’union des gauches.
Le ministre du Travail est bien implanté sur ce territoire, où il a été élu député en 2007, 2012 et 2017 sous les couleurs du Parti socialiste, et maire d’Annonay pendant neuf ans (2008-2017). Il a cependant changé d’affiliation politique en rejoignant le gouvernement d’Edouard Philippe fin 2017, et préside désormais Territoires de progrès, un parti de l’aile gauche de la majorité.
Issu d’une famille modeste, diplômé de Sciences Po Grenoble, M. Dussopt a eu pour mentors Benoît Hamon et Martine Aubry. En 2016, il a franchi un pas à droite en soutenant Manuel Valls dans la primaire à gauche. Fin connaisseur des collectivités territoriales, il sera rapporteur de deux textes importants du mandat de François Hollande : la loi de 2014 sur les métropoles et la loi de 2015 redessinant les régions.
Fil de voix et débit saccadé
En Macronie, Olivier Dussopt gagne ses galons en menant la délicate réforme de la fonction publique avec les syndicats. Le texte, qui prévoit notamment le recours accru aux contractuels, a été voté à l’été 2019, sans éruption sociale majeure.
Décrit comme un travailleur acharné, ce ministre au regard austère, à la voix fluette et au débit saccadé, ne mettra finalement pas en œuvre la suppression de 120 000 postes de fonctionnaires promise en 2017 par Emmanuel Macron et abandonnée après la crise. « gilets jaunes ». Mais c’est tout naturellement qu’il succède à M. Darmanin, lors du remaniement de juillet 2020, comme ministre délégué chargé des Comptes publics. La politique du « quoi qu’il en coûte » mise en place pour protéger l’économie pendant la pandémie de Covid-19 vient de commencer.
Président du microparti Territoire du Progrès, satellite du parti présidentiel, Olivier Dussopt a été régulièrement cité comme l’un des membres du gouvernement apprécié du chef de l’Etat. Ce dernier l’avait même cité nommément lors de la conférence de presse détaillant son programme présidentiel le 17 mars. Pour rester ministre du Travail, du Plein emploi et de l’Intégration au sein du gouvernement Borne, M. Dussopt devait l’emporter, dimanche 19 juin, car, comme dans 2017, les membres du gouvernement candidats à la députation devront démissionner en cas d’échec.
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