Réuni lundi 16 janvier, le tribunal de commerce de Grenoble a délibéré jeudi 19 janvier sa décision sur la situation financière de Go Sport. Les salariés de l’enseigne d’articles de sport devront encore patienter avant de connaître le sort de l’entreprise détenue par l’Hermione People & Brands. groupe, fondé par l’homme d’affaires bordelais Michel Ohayon.
« On ne veut pas finir comme Camaïeu », s’alarme Christophe Lavalle, porte-parole des élus du personnel. La chaîne de vêtements pour femmes du Nord, que la Financière immobilière bordelaise avait prise à la tête du tribunal en 2020, a été placée en redressement judiciaire en août 2022, suite à sa cessation de paiements, et liquidée début octobre 2022, entraînant la fermeture de 511 magasins. et licenciement de 2 100 employés.
Depuis, les représentants du personnel de Go Sport ont exercé, en octobre, un droit d’alerte économique et demandé, en décembre, la nomination d’un administrateur judiciaire auprès du tribunal de commerce de Grenoble, estimant que l’enseigne sera reprise fin 2021. « avec 81 millions d’euros en liquide » était en défaut. Un scénario que les dirigeants de HPB réfutent.
Le parquet avait chargé la direction de HPB d’expliquer précisément la situation financière de l’entreprise. Les juges devaient initialement rendre leur décision le 22 décembre 2022. Après la nomination d’un juge d’instruction, celle-ci a été repoussée au lundi 16 janvier.
« Notre choix se situe quelque part entre la peste et le choléra »
Patrick Puy, directeur général de Groupe Go Sport, depuis sa nomination le 4 janvier, espère échapper à un redressement judiciaire et obtenir des juges l’ouverture d’une procédure de conciliation censée aboutir, sous l’égide du tribunal, à la vente de l’entreprise , qui exploite 283 magasins. Cette procédure peut être ouverte à la demande de l’actionnaire, à condition que la société ne soit pas en défaut de paiement depuis plus de quarante-cinq jours.
« Maintenant, notre choix est un peu entre la peste et le choléra : la conciliation ou la réparation judiciaire avec, dans les deux cas, la possibilité d’un préjudice social. La préservation de l’outil de travail et des 2 160 emplois est notre priorité »dit M. Lavalle, espérant « un acheteur honnête et compétent ». Car, évidemment, dit-il, HPB n’a plus » confiance « employés.
Ces derniers dénoncent notamment des transferts de fonds effectués en 2022 pour un montant total de 36,3 millions d’euros, selon un rapport des commissaires aux comptes de Go Sport, et le rachat de la marque Gap imposé à Go Sport par HPB. , le 26 décembre, pour un montant de 38 millions d’euros.
Cette acquisition a été dévoilée mardi 10 janvier, quelques jours avant l’audience du tribunal de commerce de Grenoble. L’opération aurait fait débat lors de l’audience, rapporte l’avocate des salariés, Evelyn Bledniak. Devant les juges, la direction de HPB aurait assuré apporter « quatre millions d’euros dans la trésorerie de Go Sport », selon un représentant du personnel. Cette contribution est censée éviter que la société ne soit placée en redressement judiciaire.