La réunion parents-professeurs du 2de la est à peine terminée que deux mères de famille se dirigent vers le stand FCPE, devant le lycée Eugène-Delacroix, à Drancy (Seine-Saint-Denis). Leurs enfants n’ont pas eu de professeur d’espagnol depuis la rentrée et personne n’a pu les rassurer sur le temps qu’il faudra pour régler le problème. » Que pouvons-nous faire ? « demande l’un d’eux aux représentants des parents d’élèves. « Appeler le rectorat tous les jours pour trouver quelqu’un »le conseiller les élus, assurant que la direction fait tout ce qu’elle peut de son côté.
La promesse d’un enseignant devant chaque classe à la rentrée n’a pas été tenue dans ce lycée polyvalent accueillant plus de 2 000 élèves et étudiants. Mathématiques, espagnol, anglais, sciences et vie de la Terre (SVT), histoire-géographie, mais aussi biotechnologies ou gestion-administration pour la voie professionnelle… Il manquait ici, de source syndicale, plus d’une dizaine d’enseignants le 16 septembre, sorti d’un effectif total de 190.
Pour les élèves, ce sont des dizaines d’heures de cours déjà perdues. « On ne peut pas compenser en interne, beaucoup d’enseignants font déjà des heures supplémentaires et les horaires ne sont pas toujours compatibles »dit Colleen, une enseignante d’anglais au lycée, qui ne veut pas donner son nom.
« Ce sont des ajustements »
La situation n’est pas un cas isolé : les syndicats de l’académie de Créteil appellent à la grève mardi 20 septembre, pour protester contre les postes encore vacants et le nombre d’effectifs par classe en hausse dans plusieurs lycées. Dans toutes les académies, collèges et lycées, les heures non assurées sont signalées depuis le 1euh septembre.
Selon une enquête du premier syndicat des chefs d’établissement, le SNPDEN, 62% des collèges et lycées déclarent manquer d’au moins un enseignant après le 1euh septembre. Avec des disparités importantes entre les académies : si 88 % des établissements de l’académie de Limoges disaient avoir tous leurs professeurs, ce n’était le cas que pour 23 % de ceux de l’académie de Créteil, voire 14,6 % dans celui de Grenoble.
Le ministère de l’Éducation nationale n’a pas confirmé ces chiffres – et n’en a pas encore publié. Pap Ndiaye a déclaré le 12 septembre que la rentrée scolaire avait été » bien « concédant cependant quelques « Absences frictionnelles », « problèmes à résoudre ».
Dans les rectorats, on affirme que c’est un « période d’adaptation » inhérent à chaque retour. « Nous ne manquons pas d’enseignants, ce sont des ajustements, assure-t-on par exemple le rectorat d’Orléans-Tours, où plus de 90% des chefs d’établissements ont déclaré au moins un poste vacant après la rentrée, selon le SNPDEN. Dans l’enseignement secondaire, nous avons 15 600 enseignants dans un peu plus de 300 établissements… C’est un défi de gestion des ressources humaines et la répartition des enseignants peut prendre du temps. »
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