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Pièce maîtresse du système gouvernemental en ce début de législature marquée par une forte inflation et des tensions géopolitiques qui affectent la croissance, le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, est en première ligne lorsqu’il s’agit de faire adopter par les parlementaires le projet de loi d’urgence sur la protection du pouvoir d’achat et le projet de loi de finances rectificative pour le financer.
Sur le pouvoir d’achat, les opposants vous reprochent de ne pas chercher assez de compromis. Êtes-vous prêt à trouver un accord, notamment sur le carburant, avec Les Républicains (LR) ?
Bien sûr ! Nous sommes ouverts aux compromis. Mais il nous faut un cadre : rien qui puisse nuire à nos finances publiques, tout pour la transition climatique, tout pour le travail. La suppression des taxes sur les carburants n’est donc pas une option. C’est une mesure irréversible qui coûterait chaque année au contribuable des dizaines de milliards d’euros. Et en plus de subventionner une énergie fossile. Le gouvernement offre une remise de 18 centimes d’euro par litre jusqu’au 1euh octobre, puis une allocation plus ciblée. Si les LR estiment qu’il faut faire plus que 18 centimes, pourquoi pas ? Une chose est sûre : les compromis qui donneront lieu à des discussions à l’Assemblée devront respecter notre enveloppe de 4,4 milliards d’euros pour 2022.
Une partie de la majorité est désormais favorable à une taxe sur les « super bénéfices », à laquelle vous vous opposez…
Ne tombons pas dans une arnaque intellectuelle qui laisserait entendre que toutes les entreprises françaises auraient profité de la crise. Beaucoup de nos activités sont affectées par la hausse des prix de l’énergie et les difficultés d’approvisionnement. Seules quelques entreprises, notamment dans les secteurs de l’énergie et du transport maritime, ont réalisé des bénéfices significatifs. Nous leur demandons de faire un effort. Je pense notamment à Total et à CMA CGM. Ils ont pris les premiers engagements. Devraient-ils faire plus ? Oui, certainement. Nous ferons les comptes lors du projet de loi de finances 2023.
L’Espagne, l’Italie ou le Royaume-Uni ont instauré cette taxe exceptionnelle…
Vous oubliez que ces trois pays ont des taux de prélèvements obligatoires inférieurs aux nôtres ! En France, chaque difficulté se heurte à une nouvelle taxe. Ce réflexe pavlovien n’améliore en rien le pouvoir d’achat des Français. Avec l’attractivité du pays, la valorisation du travail et le soutien aux entreprises, la baisse des impôts fait partie de l’ADN politique de notre majorité. Affirmons notre identité politique. Ne cédez pas aux sirènes de l’opposition. Soyons nous-mêmes. N’oublions jamais que nos choix économiques depuis 2017 nous ont mis sur la voie du plein emploi et ont fait de la France le pays le plus attractif pour les investissements étrangers en Europe.
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