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Les comédiens de doublage veulent avoir une voix. Dans un manifeste publié jeudi 25 mai, alors que le Festival de Cannes accueille le cinéma mondial, 21 syndicats et associations de professionnels de la voix répartis dans dix pays élèvent la voix face à l’intelligence artificielle (IA).
Ils appellent à « protéger le travail des acteurs et la créativité humaine dans son ensemble » pour éviter le « destruction d’un patrimoine artistique empreint de créativité et d’émotions, qu’aucune machine ne peut produire ». La jeune organisation encourage également les décideurs européens à « adapter le régime de protection des droits des artistes interprètes ».
Parmi les signataires, l’association française Les Voix, qui regroupe plus de 210 professionnels du secteur, avait déjà prévenu « dossiers frauduleux »dans une alerte à « vol de voix » publié en avril 2023. « Nous avons reçu des contrats d’enregistrement de « recherche » de certains de nos membres.dit Patrick Kuban, acteur et co-fondateur des Voix. Nous avons alors découvert qu’ils servaient à entraîner l’intelligence artificielle d’une start-up milanaise. »
« données biométriques »
Sur son site Internet, Voiseed, l’entreprise soupçonnée de se nourrir de ces voix, assure répondre « à la demande croissante de contenu vocal expressif multilingue en révolutionnant la synthèse vocale grâce aux nouvelles technologies ». En février, cette même société a annoncé une levée de fonds d’un million d’euros auprès d’un fonds italien et du Conseil européen de l’innovation. L’institution, créée pour soutenir la commercialisation des technologies développées sur le Vieux Continent, avait déjà accordé un prêt de 3 millions d’euros à la jeune pousse milanaise en 2021.
Voiseed n’est pas la seule entreprise dans ce créneau. La société Eleven Labs promet « l’outil de narration ultime ». En 2021, la start-up israélienne DeepHub a doublé le film d’horreur Chaque fois que je meurs en portugais et en espagnol grâce à l’IA. Début mai, Google a présenté son nouvel outil Universal Translator, qui peut traduire le discours d’une personne tout en faisant correspondre le mouvement de ses lèvres aux spécificités de la nouvelle langue.
Les entreprises qui sont entrées sur ce marché mettent en avant les économies que pourraient réaliser les sociétés de production, ainsi que le respect de l’œuvre originale. Les professionnels du doublage leur opposent des dérives légales.
« La voix est une donnée biométrique, analyse Mathilde Croze, avocate spécialisée en propriété intellectuelle et numérique qui défend les intérêts de Voices. Les entreprises qui collectent ce type de données ont-elles vraiment tous les accords des acteurs pour les utiliser dans ce domaine ? »
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