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Les employés de Go Sport sont au vent. Après s’être réjouis d’avoir échappé à Hermione People & Brands, la holding de la Financière immobilière bordelaise de l’homme d’affaires Michel Ohayon, qui avait envisagé de présenter un plan de continuation de la marque d’articles de sport en redressement judiciaire depuis février, les représentants du personnel s’inquiètent de tomber aux mains des britanniques. Frasers et le passage à sa marque Sports Direct.
Le groupe du milliardaire britannique Mike Ashley a déposé une offre, acceptant de reprendre 75 des 82 magasins et 1 613 des 1 801 employés. C’est 18 emplois de moins que l’offre présentée par le consortium Intersport, formé autour du groupement de détaillants d’articles de sport, numéro deux du marché français. Bien que cette offre soit socialement moins chère, c’était leur préférence car Frasers est un groupe intégré, contrairement à Intersport, un groupe de magasins indépendants. Du moins jusqu’à l’audience tenue au tribunal de commerce de Grenoble, mardi 18 avril.
« Cette audience a été une vraie surprise »rapporte Me Evelyn Bledniak, avocate salariée. En anglais, James France, directeur immobilier et représentant de Frasers, dépêché à Grenoble, a expliqué pourquoi il refuse de s’engager à conserver tous les magasins repris et de ne pas procéder à un plan de sauvegarde de l’emploi, dans les vingt-quatre mois suivant l’éventuelle reprise. . Cette promesse est un engagement assez habituel dans les instances des tribunaux de commerce lors de la reprise d’entreprises en redressement judiciaire, rappelle M.e Bledniak.
Une aubaine pour Intersport
Contrairement à Intersport, le représentant de Frasers a refusé de se plier à cette pratique, expliquant que le renversement de Go Sport nécessitera « la flexibilité » Et » temps « . Or, selon le directeur immobilier de Frasers, la situation de l’enseigne « détérioré » dans les dernières semaines « plus que prévu ». La chute de son chiffre d’affaires est d’environ 36%, selon une source proche du dossier. « C’est un argument totalement fallacieux de refuser cet engagement »croit M.e Bledniak, signalant que les flux de trésorerie se sont améliorés en mars et avril.
Ce refus de Frasers a semé la confusion parmi les représentants du personnel. D’autant que le groupe a présenté un projet de création de plusieurs filiales. Les salariés y ont vu un scénario susceptible de diviser les instances représentatives du personnel. « Ce n’est pas du tout le cas »assure un représentant du groupe Frasers.
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