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jees ministres du budget et de la santé viennent de fixer un nouveau tarif maximum pour les médecins intérimaires des hôpitaux publics. Les ministres du budget et des transports décident-ils de la rémunération des intérimaires à la SNCF ? Plus de cinq mille médecins hospitaliers préfèrent travailler en intérim, notamment dans les spécialités les plus concurrentes des hôpitaux privés, comme la médecine d’urgence, l’anesthésie, la radiologie, la pédiatrie, etc.
Malgré la précarité de ces contrats et, parfois, le stress lié au travail dans des conditions inconnues, ces médecins ne choisissent pas ce mode d’exercice uniquement pour gagner plus. La plupart d’entre eux souhaitent avant tout rester indépendants d’institutions qu’ils jugent abusives vis-à-vis de leurs collègues titulaires, en raison du nombre de postes de médecins vacants. Un cercle vicieux.
Face à ce symptôme des maux des hôpitaux publics, cette décision ministérielle apparaît adaptée et courageuse. Adapté, car le nouveau prix plafond de l’intérim médical (1 390 euros bruts pour un appel 24h/24) est supérieur au prix moyen pratiqué. Elle conduit à un salaire mensuel brut de 14 000 euros dans le cas de deux postes par semaine et d’un poste le week-end toutes les trois semaines.
Déduction faite de leurs charges professionnelles et de leurs congés, ce nouveau tarif permet toujours aux médecins intérimaires de réaliser, à temps de travail équivalent, un revenu net supérieur à celui des praticiens hospitaliers.
Une confrontation
Courageux, car il n’est pas facile de mettre un terme à la concurrence entre hôpitaux publics à la recherche de médecins de plus en plus rares, avec son corollaire, l’inflation des coûts de l’intérim. Ainsi, le fait que des médecins intérimaires aient décidé de se livrer à une épreuve de force en refusant de travailler à ce taux plafonné rend plus visible la difficulté de très nombreux services hospitaliers épargnés par ces médecins et par d’autres, aux qualifications étrangères.
Mais cette décision reste fragmentaire. Afin de ne pas aggraver la situation des hôpitaux publics, cette décision devrait être accompagnée d’un ensemble d’autres mesures, notamment :
– l’application du plafonnement de ces tarifs à l’ensemble du secteur, y compris les hôpitaux privés et les médecins libéraux qui y exercent ;
– l’augmentation significative et durable de la rémunération des contraintes les plus difficiles des médecins publics ;
– enfin, la fixation d’un niveau d’indemnisation particulièrement attractif pour les déplacements des médecins intérimaires, de manière à favoriser les hôpitaux les plus éloignés des plus grandes villes.
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