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Comment mesurer le coût de la guerre en Ukraine pour l’économie française ? Le degré d’incertitude dans l’évolution du conflit, les conséquences des sanctions ou contre-sanctions, les éventuelles pénuries de matières premières ou les difficultés d’approvisionnement et, enfin, le « choc de confiance » rendent l’exercice particulièrement incertain et dangereux.
Dans son rapport de conjoncture, rendu public mercredi 16 mars, l’Insee redouble de prudence en refusant de fournir une prévision de croissance pour l’ensemble de 2022. La Banque de France a élaboré deux scénarios publiés lundi 14 mars : l’un où la croissance atteint 3,4 % en fin d’année, et l’autre, plus dégradant, où elle est plafonnée à 2,8 %.
Mais parmi les conséquences du conflit, il ne fait aucun doute que les prix. Selon l’INSEE, en supposant un baril de pétrole à 125 $ (113,60 €), l’inflation sur l’année dépasserait 4 % fin mars, contre 3,6 % fin février, puis atteindrait 4,5 % entre avril et juin. Pourtant, ce chiffre a été adouci par un bouclier tarifaire introduit par le gouvernement fin 2021 pour protéger les ménages des effets de la hausse des prix du gaz, du carburant et de l’électricité.
Selon les estimations de l’Insee, en l’absence de cette mesure, l’inflation en février se serait approchée de la barre des 5 %. Un niveau qui, contrairement à ce qui s’est passé lors de la crise du Covid-19, où les dépenses publiques ont compensé le coup porté au porte-monnaie des ménages, le pouvoir d’achat ne sortirait pas indemne du conflit russe.
Réticence à dépenser de l’argent
Exprimé en « unité de consommation », c’est-à-dire en tenant compte de la taille du ménage, le pouvoir d’achat baissera d’au moins 0,9% par rapport à 2021 pour l’ensemble de la France, calcule l’Insee. Ce n’est qu’au premier trimestre que la baisse est encore plus importante puisqu’elle atteint 1,4 %, mais ce chiffre doit être interprété avec prudence car il fait suite à un trimestre atypique. « Le paiement de la surtaxe inflation, qui est d’un point de revenu disponible trimestriel, a fortement soutenu le revenu des ménages fin 2021 », explique Julien Pouget, responsable des cycles économiques à l’INSEE. La fin de ces aides met en lumière la baisse du pouvoir d’achat.
Les ménages, en tout cas, ne s’y trompent pas. « Les sondages montrent une nette baisse du solde d’opinion sur le niveau de vie général en France », souligne M. Pouget. Le taux d’épargne, qui a culminé lors de la crise du Covid-19 et était toujours au-dessus de sa moyenne de long terme fin 2021, est désormais orienté à la baisse, tout comme l’idée que cette période est propice aux achats importants comme les biens d’équipement. .ou des voitures.
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