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« Alban est tombé à travers un toit en installant des panneaux solaires le jour de son 25e anniversaire. Cette souffrance, tous les membres de notre collectif la vivent au quotidien, souffrance parfois due à des machines défectueuses, au manque de matériel. L’entreprise de mon fils a été signalée sept fois à l’inspection du travail »témoigne Véronique Millot, vice-présidente du collectif « Familles stop à la mort au travail », qui regroupe une vingtaine de familles de victimes d’accidents du travail.
A l’appel de différentes branches de la CGT, d’autres syndicats (SUD, Solidaires, FSU) et associations, quelques centaines de personnes se sont rassemblées dans la matinée du vendredi 28 avril, devant le ministère du Travail, dans le 7e arrondissement de Paris, pour exiger des comptes à l’occasion de la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail.
Depuis 2003, cette journée organisée par l’Organisation internationale du travail vise à rendre hommage aux travailleurs décédés ou blessés au travail et à sensibiliser le public à la prévention. Au total, 2,78 millions de décès chaque année sont dus à des accidents du travail et à des maladies professionnelles, selon les Nations unies.
En 2021, en France, 693 accidents du travail mortels ont été enregistrés dans les secteurs privé et agricole. Si l’on tient compte des victimes de maladies et des travailleurs qui n’apparaissent pas dans les chiffres de l’Assurance maladie (fonctionnaires, indépendants, etc.), les estimations tournent autour d’un millier de morts.
« Sentiment d’impunité » de certaines entreprises
« La France a le bonnet d’âne au niveau européena rappelé Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT. Dans les métiers féminisés, le soin et le lien, les accidents explosent. Les sanctions doivent être renforcées à l’encontre des entreprises qui ne respectent pas les normes de prévention. »
Parmi les revendications syndicales figure, en tête de liste, la réforme dans les entreprises des comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT). Elles ont été remplacées en 2019 par des commissions au sein des comités sociaux et économiques. « L’affaiblissement du rôle des CHSCT a généré un recul dans la gestion de la santé au travail par les syndicats »reconnaît Louis-Marie Barnier, sociologue du travail et syndicaliste CGT.
Il s’agit aussi de renforcer la médecine et l’inspection du travail. « Beaucoup de choses passent sous le radar de la direction générale du travail et du ministère car il n’y a pas de retour d’expérience systématique, faute de moyens.estime Anthony Smith, responsable CGT au ministère du Travail. Il y a 1 750 inspecteurs de contrôle pour deux millions d’entreprises et plus de vingt millions de salariés. »
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