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Mmalgré les efforts de l’exécutif pour tenter de montrer que la réforme des retraites est juste et indispensable, les Français refusent de travailler deux ans de plus. Et, d’un point de vue professionnel, ils ont au moins trois bonnes raisons d’afficher leur hostilité à cette perspective.
Tout d’abord, la pénibilité des conditions de travail est loin d’être compatible avec l’avancée en âge. Travaux de recherche en ergonomie (Le travail à la hâte, de Corine Gaudart et Serge Volkoff, Les Petits Matins, 2022) ont montré que les contraintes horaires, l’urgence du travail et le manque de marge de manœuvre posent des problèmes particuliers aux travailleurs vieillissants. Or c’est précisément l’intensification du travail qui caractérise le mieux l’évolution des conditions de travail au cours des trente dernières années.
Selon les enquêtes de la Direction de la recherche, des études et des statistiques (Dares) du ministère du Travail, entre 1984 et 2019, la proportion de salariés dont le rythme de travail est imposé par « normes ou délais en une heure maximum » augmenté de 5 % à 23 % ; celle des travailleurs dont le rythme dépend d’un « demande externe nécessitant une réponse immédiate » est passé de 28 % à 55 %.
L’une des premières préoccupations des salariés face au recul de l’âge légal de départ à la retraite semble être de savoir s’ils pourront suivre le rythme imposé par l’organisation du travail. De plus, plus ils vieillissent, plus la réponse à cette question est négative, surtout pour les ouvriers et employés. Selon les tout premiers résultats d’une étude menée par l’observatoire de l’Evrest, après 60 ans, la moitié des ouvriers et employés doutent que leur état de santé leur permette, d’ici deux ans, de poursuivre leur travail actuel. Et nous savons par d’autres travaux scientifiques que ces doutes sont souvent justifiés et suggèrent le début d’une incapacité. Avec de sérieux risques de perte d’emploi et une longue période de chômage.
« Situation stagnante »
La deuxième raison du refus de travailler jusqu’à 64 ans se trouve dans les comparaisons européennes. L’âge de départ plus élevé dans de nombreux pays de l’Union justifierait, pour l’exécutif, que la France recule la sienne. Sauf que la Première ministre, Elisabeth Borne, et son ministre du Travail, Olivier Dussopt, se gardent bien de reconnaître que, parmi les pays européens, la France est en queue de peloton en matière de qualité des conditions de travail.
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