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Le serial entrepreneur, Ken Rosenblood, patron d’obVus Solutions, était en Chine en 2019. Ce patron américain voulait y produire des bureaux ergonomiques utilisables assis ou debout. Il avait passé commande de deux conteneurs, capables de transporter 16 000 unités. Et puis il a entendu parler du Covid-19. Son fournisseur a fermé ses portes… et les a rouvertes en mars. M. Rosenblood espérait alors récupérer sa commande. Mais c’était plutôt « le début de la grande odyssée »il rit.
Le gérant, qui aime tout contrôler, a suivi le parcours de ses conteneurs sur l’océan. Un jour, on lui a dit qu’ils étaient « à Shanghai en partance pour le Vietnam. Puis c’était Pékin et la Corée du Sud ». Puis les prix des transports ont explosé. Le coût du conteneur a quasiment décuplé, passant de 2 500 dollars avant la crise à 20 000 dollars. Celle du travail et des matériaux utilisés a également augmenté.
M. Rosenblood s’est dit qu’il serait plus sage de produire aux États-Unis, en automatisant au maximum la production pour réduire le coût du travail, qui est comparativement très cher aux États-Unis. Il achète des machines en Chine, convertit une salle d’exposition en usine à Rochester, New York et trouve des fournisseurs… bref, il organise la production des trois cents composants de son bureau. Il emploie aujourd’hui quinze personnes dans son usine. L’écart de coût entre l’Asie et les États-Unis s’est réduit à 10 %. Et il fabrique en trois semaines ce qui serait arrivé de Chine six mois plus tard.
Gros coup de pouce de Washington
Ce retour de la production aux Etats-Unis n’a pas été facile, mais évite les ruptures de stock. Et nous permet de servir plus rapidement les clients américains. Un choix qu’obVus Solutions n’est pas la seule entreprise à avoir fait. Un nombre croissant de groupes américains et étrangers s’installent sur le sol de l’Oncle Sam.
Scott Paul, président de l’Alliance for American Manufacturing (« alliance pour la production américaine »), constate la montée en puissance des projets locaux, s’appuyant sur des aides financières fédérales. Les lois sur la réduction de l’inflation, l’énergie propre et l’industrie des semi-conducteurs ont lancé des investissements milliardaires à long terme.
Ici le groupe First Solar s’installe en Alabama pour produire de l’énergie solaire en 2025. Sept cents emplois sont annoncés. Là, Micron plante son drapeau à New York pour fabriquer des semi-conducteurs, tandis qu’Intel choisit l’Ohio et que la Taiwan Semiconductor Manufacturing Company construit son usine en Arizona. Pendant ce temps, Archer Aviation promet de fabriquer ses avions électriques près de l’aéroport de Covington en Géorgie. Et le français Pernod Ricard étend sa production de whisky et de vodka à Fort Smith dans l’Arkansas.
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