Les demandeurs d’emploi qui ne remplissent pas leurs obligations sont passibles de sanctions plus sévères. C’est l’un des constats saillants du rapport annuel présenté mardi 28 juin par Jean-Louis Walter, le médiateur national de Pôle emploi chargé de traiter les litiges entre l’opérateur public et les usagers. Cette tendance est liée, selon lui, à l’une des dispositions de la réforme de l’assurance-chômage, adoptée lors du premier quinquennat d’Emmanuel Macron.
Les personnes inscrites à Pôle Emploi ont des droits – par exemple d’être accompagnées par un conseiller – mais aussi des devoirs – rechercher activement un emploi, se présenter à des rendez-vous, mettre à jour leur dossier, etc. Ceux qui ne tiennent pas leurs engagements s’exposent à des mesures répressives , pouvant entraîner une radiation des listes accompagnée, le cas échéant, d’une radiation de l’indemnité, pour des durées plus ou moins longues.
Dans la loi de septembre 2018 « pour la liberté de choisir son avenir professionnel », le gouvernement d’Edouard Philippe a introduit de nouvelles règles, qui « semblait répondre à [la] préoccuper « pour établir un « graduation des sanctions », écrit M. Walter. Mais ce texte a, en fait, « des pratiques rigidifiées, en les enfermant dans une échelle encore plus sévère et en donnant une nouvelle légitimité aux postures excessives ». Sans fournir de chiffres, le médiateur constate « une utilisation fréquente des radiations semestrielles et surtout [la] suppression définitive du revenu de remplacement », c’est-à-dire la compensation versée par le système. Certaines décisions, ajoute-t-il, semblent « vraiment disproportionnés, tant dans leur gravité que dans leurs conséquences »les personnes concernées étant privées de prestations et de soutien.
Injonctions des pouvoirs publics
De telles procédures avaient été suspendues au début de la crise sanitaire, tout comme les contrôles des recherches d’emploi effectuées par les chômeurs. Puis ils ont repris leur cours. En novembre 2021, M. Macron a annoncé une « renforcement des contrôles », comme le rappelle le rapport. C’est pourquoi le médiateur explique que les sanctions ne résultent pas seulement d’un « vision des choses » portés par ceux qui les prononcent : ils résultent de l’application de textes et d’injonctions édictés par les pouvoirs publics.
Précision importante : les demandes imputables à des annulations représentent « à peine 3% » demandes adressées à M. Walter et à son réseau de médiateurs régionaux. Si les sanctions attirent l’attention, c’est donc davantage en raison de leur « décalage » celui de « leur fréquence ». Par conséquent, il convient « de tenir compte de la situation particulière de la personne »basé sur « sur des faits et non sur l’application mécanique d’une échelle ».
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