l’éolien et le solaire tiennent toujours leur place

Avant de fournir l’équivalent d’environ la moitié des besoins en électricité de la Normandie, le futur parc éolien offshore Centre Manche 1 devrait déjà générer… des emplois (installation, exploitation, maintenance), même si EDF n’a pas été en mesure de nous en dire combien.

L’électricien a remporté l’appel d’offres pour construire ce projet, à une trentaine de kilomètres des côtes des départements de la Manche et du Calvados, en partenariat avec la Canadian Maple Power. Mise en service planifiée « d’ici 2030 »selon un communiqué de la société le lundi 27 mars.

Début mars, autre énergie, autre grand projet : la société lyonnaise Carbon a annoncé la construction d’une grande usine de panneaux photovoltaïques à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), pour une mise en service en 2025 et quelque 3.000 emplois finalement.

La question s’applique à l’éolien, mais aussi au solaire : dans quelle mesure le déploiement des énergies renouvelables s’accompagnera-t-il, dans la durée, de créations d’emplois en France ? En l’absence de prévisions plus récentes, le Syndicat des énergies renouvelables renvoie à une étude commandée en 2020 au cabinet d’audit EY.

« En dessous des niveaux attendus »

Selon cette organisation patronale, l’ensemble de la filière (incluant l’hydroélectricité, le bois, le biogaz, etc.) pourrait passer de 166 000 équivalents temps plein en 2019, directs et indirects, à 264 000 en 2028. La voie publique, qui est encore loin d’être l’affaire.

Une augmentation est déjà perceptible entre 2006 et 2020, note l’Agence pour la transition écologique (Ademe). Selon son baromètre publié en 2022, le nombre d’emplois directs a déjà quasiment doublé pour l’éolien terrestre, et a quasiment été multiplié par neuf dans le solaire photovoltaïque : respectivement 12 680 et 12 160 en 2020. « Ces secteurs accusent un retard important par rapport aux objectifs de la programmation pluriannuelle de l’énergie et, à terme, un marché et des emplois en deçà des niveaux attendus »accepte cependant l’établissement public.

Si l’on y ajoute les 12 040 postes liés à l’hydroélectricité (et même avec les quelque 6 500 postes enregistrés par la suite, en 2021, par la filière éolienne offshore), les filières électriques représentent un volume de moins d’un domaine moins médiatisé. La chaleur renouvelable pour les particuliers – par exemple grâce aux pompes à chaleur – a mobilisé près d’un emploi sur deux dans le secteur des énergies renouvelables et de récupération en 2020 : 55 860 équivalents temps plein sur 112 930.

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