réans le gouvernement précédent, celui de Jean Castex, le ministère de l’Économie et des Finances disposait d’un secrétariat d’État consacré à « l’économie sociale, solidaire et responsable ». Confiée à Olivia Grégoire, cette secrétaire d’État s’est moins préoccupée de l’économie sociale et solidaire (ESS) que de la promotion d’une « capitalisme responsable »matérialisé en 2019 par la loi Pacte et la possibilité pour les entreprises d’élargir leur objet au-delà du seul profit des associés.
L’ESS n’a pas connu d’avancées significatives, même si les exemples abondent partout en France de structures « responsables » dans lesquelles les ressources humaines et financières sont d’abord axées sur la qualité du service et la contribution à l’intérêt de la collectivité.
Dans le nouveau gouvernement, dirigé par Elisabeth Borne, le ministre Bruno Le Maire ne voulait pas de l’ESS à Bercy. L’ESS est restée absente du gouvernement pendant plusieurs jours, jusqu’à ce que l’on apprenne la nomination surprise de Marlène Schiappa au poste de « secrétaire d’État auprès du Premier ministre, chargée de l’économie sociale et solidaire et de la vie associative ».
Exit le capitalisme responsable, retour à la vie associative et citoyenne. Exit, aussi, le rattachement à Bercy. Mais, si l’on en croit les déclarations de Marlène Schiappa et des journalistes politiques, c’est moins l’ESS qui inquiète Emmanuel Macron et Elisabeth Borne que la nécessité d’avoir une personnalité au gouvernement capable de ferrailler avec l’opposition et les médias dans un contexte politique difficile. le contexte. Bref, l’ESS existe en droit depuis 2014, mais, en fait, elle n’intéresse personne politiquement au niveau national.
Réalité démographique et économique
Heureusement, les collectivités, qui voient la contribution immédiate à leurs territoires, sont plus attentives. Car l’ESS est une réalité démographique et économique présente partout. Son périmètre, qui regroupe associations, coopératives, mutuelles, fondations et structures commerciales « d’utilité sociale », est estimé à près de 10 % du produit intérieur brut et 15 % des emplois en France.
Nous connaissons tous, autour de nous, une myriade d’associations ou d’organismes qui prennent soin de nos aînés sans déclencher de scandale comme Orpea, avec des statuts que nous ne connaissons pas forcément bien, des coopératives dans les écoles de nos enfants ou pour notre alimentation, des mutuelles les compagnies d’assurance qui nous assurent ou complètent les remboursements des soins de santé. Nous sommes plus de 27 millions à être sociétaires de notre banque mutualiste (Crédit Mutuel, Crédit Agricole, Banques Populaires, Caisses d’Epargne…).
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