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RapportPlombier, chauffagiste, électricien, couvreur… Le bâtiment a du mal à recruter. Cependant, ces emplois mal-aimés peuvent offrir de belles carrières de reconversion : c’est le pari de la nouvelle école Gustave, à Clichy, en région parisienne.
Il fusionne, il crépite, il scintille de tous les côtés. C’est un mercredi après-midi classique à Clichy (Hauts-de-Seine) : une trentaine de personnes converties en plomberie pratiquent la soudure sur tubes d’acier. « Ils sont tout de suite dans le béton et les étincelles, c’est la fête ! », raconte Marie Blaise, 28 ans, directrice et cofondatrice de la jeune école Gustave, dont la quatrième classe a commencé sa formation en plomberie et chauffage, « bootcamp » [camp d’entraînement] pendant trois mois intensifs, avant de partir pour douze mois d’alternance en entreprise.

Dans un monde comparable à celui des start-up, Gustave – clin d’œil au grand bâtisseur Eiffel – cherche à faire « sexy » un secteur souvent dénigré : celui de la construction. L’école, issue de l’économie sociale et solidaire, veut donner à tous, sans aucune condition de diplôme, « la chance d’accéder à des emplois incroyables dans un secteur en pleine croissance ».
En 2022, Pôle emploi compte près de 235 000 postes vacants pour les travailleurs de la construction et de la construction. Pour 75 % de ces postes, les employeurs auront des difficultés à recruter. Les maçons, les plombiers, les électriciens, les couvreurs et les charpentiers représentent les cinq métiers les plus tendus du secteur.
Favoriser les vocations
« La question de l’attractivité est récurrente, nous la traitons depuis des années. Nous avons encore besoin de main-d’œuvre. Même en temps de crise, il y a du travail. Dans la construction, c’est open bar », confirme un représentant de la Fédération Français du Bâtiment (FFB), qui regroupe les plus grandes entreprises comme Bouygues ou Eiffage, mais aussi des structures avec une poignée de salariés. Une campagne de sensibilisation, diffusée notamment sur TikTok et Instagram, tente d’attirer de nouveaux profils : « Il est difficile d’imaginer une vie sans bâtiment… mais on peut facilement imaginer une carrière dans la construction », fournit une voix off.
Selon l’Observatoire des métiers du BTP, 71% des 320 000 personnes recrutées en 2020 n’avaient jamais travaillé auparavant dans la construction ou les travaux publics, et 21% avaient moins de 25 ans. « L’éternel défi est de trouver du personnel qualifié, rentable avec un diplôme et une expérience professionnelle. a déclaré le représentant de la FFB interrogé.

D’où l’idée d’encourager les vocations. A l’école Gustave, campée au premier étage d’un immeuble ultramoderne surplombant la Seine, le crash des machines se détache derrière la façade aseptisée. « Nous voulions nous installer dans un endroit magnifique, pas au milieu d’une zone industrielle laide, explique Marie Blaise. C’est aussi ce que signifie restaurer l’image des métiers de la construction. »
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