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Ce sont deux notes que l’exécutif et les parlementaires auront en tête lors des arbitrages sur la réforme des retraites. Publiées lundi 6 mars par l’Institut des politiques publiques, elles montrent que le dispositif dit de « carrière longue », réservé aux personnes qui ont commencé à travailler tôt, ne profite pas majoritairement à ceux qui sont les moins qualifiés ou les plus abîmés par leur emploi. . Allant à l’encontre des idées reçues, un tel constat est susceptible d’influencer les choix futurs, puisque le gouvernement – aiguillonné par des députés de droite – envisage d’étendre le système, selon des modalités incertaines à ce stade.
Créé en 2003, rendu plus généreux en 2012, le dispositif de carrière longue permet de partir à la retraite avant l’âge légal – soit 62 ans, aujourd’hui. Pour bénéficier de cette dérogation, vous devez avoir commencé votre vie active avant l’âge de 20 ans et afficher un « durée d’assurance » au moins égale à celle requise pour une retraite à taux plein (43 ans, éventuellement). Ces règles ont un impact significatif : pour la génération née en 1953, par exemple, elles offraient la possibilité d’une retraite anticipée dans près d’un cas sur quatre, si l’on considère le régime général.
Cet ensemble de normes « est souvent perçue comme affectant les personnes peu qualifiées (…)ayant plus souvent exercé des métiers manuels » ou exigeant physiquement, écrit Patrick Aubert, l’auteur des études. Toutefois, le lien entre la pénibilité professionnelle et le fait d’être éligible au régime n’est pas « pas aussi évident qu’il n’y paraît ».
Ceux qui avaient droit à une rente avant 62 ans « pour longue carrière » ont « Une espérance de vie égale, voire supérieure à celle des autres retraités non invalides ». Ils semblent aussi « moins souvent avec un handicap ». Ainsi, parmi les individus partis à 60 ou 61 ans au cours de la période 2017-2020, 5 % déclarent avoir été fortement limités dans leurs activités durant les douze premiers mois de la retraite et 10 % disent avoir été « limité mais pas fortement » (contre 7 % et 16 % chez ceux qui sont partis à 62 ou 63 ans, « hors invalidité ou handicap »).
« Trous de carrière »
Si l’on regarde les catégories sociales, l’étude montre que les ouvriers et employés non qualifiés sont « grossièrement sous-représenté » dans les départs anticipés. De même, seuls 2 % des bénéficiaires du système de carrière longue font partie des retraités les plus modestes, dans la génération 1954.
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