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Le compte personnel de formation (CPF) continue de faire des remous au sein de la Macronie. Les critiques ne manquent pas dans le camp du chef de l’Etat, depuis que l’exécutif a décidé de faire payer les particuliers qui utilisent ce dispositif pour acquérir de nouvelles compétences. Parmi les voix qui se sont élevées, il y en a une qui a retenu l’attention : c’est celle de Muriel Pénicaud, ministre du Travail de mai 2017 à juillet 2020 – lors du premier mandat du président de la République. Dans une interview à Journal du dimanche (JDD) du 18 décembre, elle considère que le choix du pouvoir en place constitue « une erreur sociale et économique. Et donc politique.
Son intervention fait suite à un amendement au projet de loi de finances pour 2023 déposé par le gouvernement samedi 10 décembre. Il vise à établir « une participation du titulaire » du CPF, quel que soit le montant des droits dont il bénéficie. En d’autres termes, une charge restante est imposée aux personnes actives qui souhaitent suivre une formation en mobilisant leur compte. Deux catégories n’ont pas à mettre la main à la poche : les chômeurs et les personnes qui utilisent le CPF dans le cadre d’un projet élaboré avec leur patron.
Mmoi Pénicaud considère que de tels changements tournent le dos à la réforme du CPF, qu’elle avait menée en 2019, conformément à la « vision transformatrice » par Emmanuel Macron. A l’époque, cet outil avait été libéralisé en créant un système de crédits en euros – et non plus en heures – adossé à une plateforme en ligne qui ouvre la voie à une large gamme de titres, diplômes et certifications. Le but était de donner « pour chaque » la possibilité « apprendre tout au long de la vie »elle indique dans les colonnes du JDD.
« Un problème de méthode »
Si les demandeurs d’emploi ne sont pas concernés, l’ancien ministre regrette qu’une telle exonération ne s’applique pas également aux travailleurs percevant des bas salaires : « Une charge restante de 20% à 30% est évoquée. C’est énorme ! Imaginez quand vous êtes au salaire minimum ! Même 50 euros c’est 50 euros de trop. » Avec ce ticket modérateur, le gouvernement veut maîtriser les dépenses imputables au CPF, qui se sont envolées (6,7 milliards d’euros sur les trois dernières années). Mmoi Pénicaud estime que compte tenu du dispositif « en tant que coût, et non en tant qu’investissement, est une erreur stratégique ».
Le 13 décembre, lors d’un meeting du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale, plusieurs personnalités avaient déjà fait part de leur agacement, en interpellant vigoureusement Carole Grandjean, la ministre déléguée en charge de l’enseignement et de la formation professionnels, qui était présente. L’approche du gouvernement pose « problème de méthode », confie Jean-René Cazeneuve, député du Gers et rapporteur général de la commission des finances, regrettant que l’amendement incriminé soit sorti du chapeau pendant un week-end, sans discussion approfondie au préalable. En substance, il approuve la mesure, qui « ne change pas l’esprit du PCF »selon lui, tout en aidant à combattre la » abuser de « et le « fraudes ».
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