Le repreneur de Whirlpool à Amiens, Nicolas Decayeux, a été condamné mardi 1euh février par le tribunal correctionnel à dix mois de prison avec sursis et 25 000 euros d’amende pour abus de biens sociaux et banqueroute. Lors de l’Audience, le 9 décembre, le parquet avait requis dix-huit mois de prison avec sursis.
L’avocat de M. Decayeux, Pascal Lévy, a réagi :
« J’attends de voir les motivations du délibéré et de m’entretenir avec mon client pour voir si nous faisons appel de la décision. La peine est lourde (…), je vais voir dans quel état d’esprit est mon client, sachant qu’il peut avoir envie de tourner une page judiciaire et de retrouver une certaine quiétude. »
M. Decayeux, qui s’est refusé à tout commentaire à l’issue de la décision, avait repris en 2018, via son entreprise WN, 162 des 282 salariés du site Whirlpool, après la délocalisation de la production en Pologne. Mais WN a connu une liquidation un an et demi plus tard.
« J’estime que je suis un talent »
Il avait expliqué lors de son procès que ce projet avait capoté car les pouvoirs publics et l’entreprise n’avaient pas honoré leurs engagements financiers. « J’avais chiffré le projet à 21 millions. Je n’ai reçu que 9 millions »avait-il fait valoir.
Parmi les chagrins qui lui sont reprochés, l’augmentation de sa rémunération à plus de 20 000 euros par mois, ainsi qu’une prime de 25 000 euros. Des chiffres jugés problématiques par l’administrateur judiciaire et le mandataire liquidateur, compte tenu du chiffre d’affaires : 250 000 euros en 2018.
M. Decayeux avait répondu :
« J’estime que je suis un talent. Je pense que j’avais ce niveau-la. Sur la prime (…), je n’aurais peut-être pas dû, même si j’ai le sentiment que je le mérite. »
L’ancienne directrice stratégique de WN, devenue à l’époque sa compagne, a pour sa part était condamnée pour recel d’abus de biens sociaux pour avoir perçu une prime. La confiscation de quelque 20 000 euros sur ses comptes bancaires a été prononcée.
Whirlpool était devenu un totem de la présidentielle en 2017 après un duel-surprise sur le sort du site à Amiens entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Fin novembre, M. Macron avait montré que WN s’était « comporté comme un chasseur de primes ». « Je me fais avoir avec vous »avait-il déclaré à d’anciens salariés.