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PPour justifier la réforme de l’assurance-chômage défendue par le ministre du Travail, Olivier Dussopt, le porte-parole du gouvernement a affirmé : « Dix-huit mois pour trouver un emploi suffisent. » C’est à la fois une victoire de la majorité et des Républicains, qui avaient conditionné leur soutien à la modulation de la durée d’indemnisation en fonction du niveau de chômage, et un détournement astucieux, attirant l’attention sur la recherche du plein emploi, pour faire oublier les difficultés à lutter contre l’inflation.
Le contexte semble favorable à cette réforme. Les entrepreneurs font face à une crise de recrutement sans précédent, dans le secteur privé (hôtellerie, construction, restauration, etc.) comme dans le secteur public (éducation, santé, etc.), et ce quelle que soit la pénibilité apparente de l’emploi (carrière travaux). bancaires et nouvelles technologies concernés). Le phénomène avait commencé avant le Covid, et s’est amplifié depuis. Le taux de rotation des emplois s’accélère (l’INSEE estime ce taux d’attrition à 15 %, le ministre évoque 360 000 postes vacants), tandis que le taux de chômage est revenu à un niveau structurellement bas (7,5 %).
Il était alors tentant d’expliquer le chômage et les postes vacants par la générosité du système d’indemnisation. La durée d’indemnisation baissera donc de 25 % tant que le taux de chômage restera inférieur à 9 %, passant de 24 à 18 mois pour les moins de 53 ans, de 36 à 27 mois pour les plus de 55 ans. Mais notre système est-il si généreux par rapport à nos voisins européens ?
La généralisation de la dégressivité des indemnités
Selon l’Unédic (janvier 2022), la durée d’indemnisation court jusqu’à 24 mois en Allemagne, 48 mois au Danemark, en Espagne. Elle est illimitée en Belgique, mais fortement dégressive et fixée après deux ans. Seule la Grande-Bretagne fixe le seuil à 182 jours. La dégressivité des allocations s’est généralisée… y compris en France (de 7e mois).
Si la France se démarque, c’est avant tout par les montants d’indemnisation : un taux de remplacement plus faible qu’ailleurs (57 % du salaire journalier de référence contre 90 % au Danemark, 60 % au moins en Allemagne, 70 % en Espagne) et une plafond d’allocation bien plus élevé (7 816 euros en France, 3 019 euros en Allemagne, 2 600 euros au Danemark). Le système est donc moins redistributif et profite aux salariés les plus qualifiés et les mieux rémunérés, alors qu’ils retrouvent plus rapidement un emploi.
L’urgence évoquée par le gouvernement interroge, compte tenu de la récurrence des dispositifs : le dernier décret datait de mars 2021. Rappelons que, selon la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares, octobre 2022), à les au moins 25 % des salariés éligibles n’utilisent pas l’assurance-chômage ; et que les comptes de l’assurance chômage sont revenus dans le vert en 2022 (excédent de 1,5 milliard d’euros, endettement élevé après le Covid, mais qui commence à baisser, autour de 60 milliards d’euros fin 2023).
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