Les négociations engagées avec la direction de la Fédération nationale de la mutualité française (FNMF) n’ont pas cessé depuis l’annonce, le 14 février, d’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE), qui prévoit la suppression d’un quart des effectifs : 85 postes dont 62 licenciements sur 240 salariés. « Une phase de dialogue social s’ouvre avec les syndicats », a déclaré Séverine Salgado, la directrice générale de la FNMF.
Mais, après la stupéfaction puis la colère exprimées par les salariés, hormis un accord de méthode signé le 26 avril sur le calendrier de la procédure et des négociations, le blocage reste total sur le fond. Signature par les syndicats « ne marque, de leur part, aucune acceptation du projet présenté », précise l’accord de méthode. « Nous militons toujours pour le retrait du PSE », confiée à Monde un représentant du personnel.
Les syndicats et les élus du comité social et économique (CSE), qui devaient présenter les conclusions du rapport comptable en conférence de presse mardi 20 juin, contestent la base économique du PSE, ainsi que sa motivation, » pour trier [l]une situation économique en vue de sauvegarder [l]« compétitivité » de la FNMF. La direction souligne que « les parts de marché des mutuelles de santé ne cessent de se dégrader ».
Une série de décisions de gouvernance
Depuis vingt ans, les cotisations aux contrats de santé sont progressivement passées entre les mains des compagnies d’assurance, et le nombre de mutuelles de santé s’est effondré (elles ne sont plus que 300), réduisant d’autant les revenus de la fédération : 85 % des revenus de la Les FNMF reposent sur les cotisations des mutuelles adhérentes. Les projections pour 2025 qualifiées de « prudent » par la direction annoncent un résultat net déficitaire de 11 millions d’euros, que le PSE réduirait à 1,1 million.
L’expertise comptable du cabinet Ethix, mandaté par le CSE, ne décrit pas la même réalité. Après avoir rappelé que « la FNMF exerce une activité qui n’entre pas dans le champ concurrentiel », le rapport dénonce un scénario bâti sur « hypothèses pessimistes », qui ne tiendrait pas compte des revalorisations des tarifs mutualistes liées à l’inflation (80% de l’assiette de la contribution fédérale est constituée du chiffre d’affaires des mutuelles adhérentes), tout en augmentant les frais de fonctionnement et la masse salariale de la FNMF de l’impact de cette même inflation. Inflation prise en compte (ou non), selon que l’on évalue les recettes ou les dépenses.
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