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Flambée des prix de l’énergie, valse des étiquettes alimentaires, prix du carburant qui restent élevés : en cet automne plombé par l’inflation, les revendications autour de la cherté de la vie restent fortes et continuent de tenir le gouvernement en alerte. Après la grève dans les raffineries de TotalEnergies en octobre, qui avait provoqué des pénuries dans les stations-service et nécessité le recours à la réquisition de personnel, la journée de mobilisation syndicale du jeudi 10 novembre avait pour mot d’ordre des augmentations de salaires.
Alors que l’exécutif a déjà dépensé plus de 100 milliards d’euros pour contrer les effets de l’inflation (bouclier tarifaire, chèques énergie, etc.), le sujet, qui s’est recentré du pouvoir d’achat vers la rémunération elle-même, est épineux. L’inflation devrait dépasser 5% sur l’année, alors que les salaires n’ont augmenté que de 3,7% sur un an, selon des données provisoires publiées jeudi par le ministère du Travail. Seules exceptions : les minima sociaux et le salaire minimum – qui a augmenté de près de 8 % en un an – ont été indexés sur l’inflation. « Le gouvernement a déjà agi dans d’autres domaines : prix de l’énergie, revalorisation des minima sociaux, point d’index pour les fonctionnaires… Mais la pression monte, il se sent obligé de faire quelque chose »résume l’économiste Philippe Martin, doyen de l’École d’affaires publiques de Sciences Po.
Dans son entretien sur France 2, le 26 octobre, Emmanuel Macron avait fermement écarté la possibilité d’indexer les salaires sur l’inflation – un mécanisme abandonné par la France en 1983 et qui fait craindre d’alimenter une « boucle prix-salaires », autrement dit de jeter de l’huile sur le feu inflationniste. Mais le chef de l’Etat a remis dans le débat une promesse de campagne du printemps : le dividende salarié. « Quand vous avez du coup une augmentation des dividendes pour vos actionnaires, alors l’entreprise doit avoir un mécanisme identique pour les salariés »a-t-il expliqué, alors que le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, insiste régulièrement sur le fait que c’est aux entreprises d’augmenter les salaires, après les milliards dépensés par l’Etat pendant la crise liée au Covid-19 et depuis le début de la guerre en Ukraine .
« Conformément à l’idéologie macroniste »
Jusqu’à présent, le gouvernement a surtout mis en avant les mécanismes développés au cours du premier quinquennat pour associer les salariés aux performances des entreprises : intéressement, dont l’usage a encore été assoupli dans la loi sur le pouvoir d’achat cet été, participation (obligation à partir de 50 salariés) et « prime Macron » défiscalisée. Rebaptisée « prime de partage de la valeur » depuis cet été et le triplement de son plafond (de 2.000 à 6.000 euros que l’employeur peut verser), cette dernière a vu son montant moyen passer de 550 à 710 euros et a déjà bénéficié cette année à 2,5 millions de salariés. , expliquait commodément Bercy cette semaine.
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