Pour certains, il s’agit de la plus grosse augmentation de salaire en vingt ans chez Airbus et la plus importante de l’industrie. Pour d’autres, cette hausse de rémunération assurée par le numéro un mondial de l’aéronautique ne lui permettra pas de rattraper l’inflation. La négociation annuelle obligatoire s’est conclue, mardi 22 mars, par un accord entre la direction et trois organisations syndicales : FO, CFE-CGC et CFTC.
Les salariés bénéficieront d’une majoration de 6,8 % du forfait sur deux ans, décomposée en deux tranches. Entre juillet 2022 et juin 2023, l’augmentation des rémunérations du personnel de l’aviation civile d’Airbus pourrait être de 3,9 %, dont une augmentation générale de 2 % et une augmentation individuelle de 1,9 %. A partir de juillet 2023, la rémunération des salariés sera majorée de 1%, à laquelle pourra s’ajouter une majoration individuelle de 1,9%.
Selon nos informations, les salariés des autres divisions du groupe, Airbus Defence & Space et Airbus Helicopters, devraient être éligibles respectivement à une augmentation de 7% et 6,6% entre 2022 et 2023. « loin de », dénonce notamment Patrice Tebaud, un représentant de la centrale syndicale CGT aviation commerciale Airbus. Selon lui, les augmentations de salaire « ne pas rattraper l’inflation »selon les prévisions de la Banque de France, entre 3,7% et 4,4% en 2022. Dominique Delbuy, coordinateur du groupe Airbus FI, précise que « plus de 80% des salariés bénéficieront d’une promotion individuelle ». Selon l’accord, l’allocation individuelle pour les travailleurs ne peut être inférieure à 45 euros par mois, et pour les cadres – pas moins de 100 euros.
« Clause de révision »
Pour faire face à l’évolution de la situation économique, très instable à la fin de la pandémie de Covid-19 et en raison de la guerre en Ukraine, l’accord conclu comprend une « clause de révision », qui dépend de l’inflation et de la situation dans le entreprise. . De son côté, le coordinateur FO rappelle que les syndicats et la direction ont déjà prévu « réviser les salaires en mars 2023 pour la période 2023-2024 ».
Le syndicat pointe également 4,2 milliards d’euros de bénéfices générés par le groupe en 2021, et surtout 1,2 milliard d’euros reversés aux actionnaires sous forme de dividendes.
Au début des négociations salariales, FO tentait d’amener la direction à augmenter les salaires de 4 % d’ici 2022. Airbus a rejeté cette demande. Outre l’augmentation de la rémunération, les salariés toucheront une prime de 3.692 euros bruts, à laquelle devrait s’ajouter une prime d’un montant quasi équivalent dans les prochaines semaines, précise M. Delbuy. Insatisfaite, la CGT dénonce « La politique salariale d’Airbus, qui est en fait une baisse du pouvoir d’achat des salariés ». Elle précise que « Les primes ne sont pas un salaire, mais [qu’]ils ne permettent pas d’évolution de carrière. ».
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