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Si Christophe Nobili s’avise de se présenter au canard enchaîné, lundi matin, il sera seul à exercer ses mandats de délégué syndical (SNJ-CGT) et d’élu au comité social et économique (CSE). Le journaliste a été licencié par mesure de précaution vendredi 31 mars, et a reçu une lettre de convocation à un entretien préalable à un éventuel licenciement, a appris Le monde d’une source interne. Un CSE extraordinaire a été convoqué vendredi prochain, afin de soumettre ce projet à consultation, comme l’exige la procédure lorsqu’un salarié est délégué syndical. Son salaire est suspendu.
Pour rappel, l’enquêteur a porté plainte contre X, début mai 2022, pour abus de biens sociaux et recel d’abus de biens sociaux, après avoir découvert que sa direction avait payé l’épouse du créateur André Escaro pendant plus de vingt ans. , sans réel travail en retour. Il a écrit l’histoire de sa découverte, et de sa démarche, dans un livre, Cher canard. De l’affaire Fillon à celle du Canard enchaînéparu chez JC Lattès début mars.
« Un licenciement conservatoire ? Une suspension de salaire ? C’est le traitement généralement réservé à ceux qui ont puisé dans la caisse enregistreuse ou qui se sont rendus coupables de violences physiques ou de harcèlement !s’insurgeait dimanche soir Christophe Nobili. Ce n’est pas le traitement que l’on attend d’un journal comme Canard vis-à-vis d’un dénonciateur. »
« Une sanction totalement disproportionnée »
Avant d’engager une action en justice, M. Nobili s’était placé sous le statut de lanceur d’alerte, et s’était fait élire délégué syndical dans l’espoir de protéger son emploi. En vain, semble-t-il. En fin d’après-midi dimanche, le comité d’administration du journal a envoyé un e-mail à tous les salariés, pour les informer d’une » décision difficile « brancher « à l’unanimité ». Il fait suite à « la publication de son livre, et ses multiples déclarations à la presse et dans d’autres médias, en violation tant de la convention collective des journalistes que du code de déontologie de la Canard », annonce le coursier. Cette procédure vise à « installer la terreur et [à] intimider mes supporters »assure M. Nobili.
Les membres de la cellule syndicale que le journaliste a constituée pour le journal durant l’hiver 2021-2022 ont protesté, dans un texte qui Le monde consultés, contre ce qu’ils considèrent comme « une sanction totalement disproportionnée, qui témoigne d’une violence symbolique hors de propos, et qui risque de commettre une grave injustice à son encontre ». Regrettant que cette décision « risque de nuire davantage à l’image du journal, notamment auprès de son lectorat »le communiqué, déjà signé par dix-neuf personnes en début de soirée dimanche, ajoute : « En recourant ainsi à des méthodes de gestion, pourtant longuement dénoncées dans les colonnes, pour faire taire l’homme par qui se passe le scandale, la direction prend le risque d’entrer dans l’histoire comme celle qui aura transformé Canard dans une entreprise comme une autre. » Contacté, le directeur général adjoint et directeur de la publication, Nicolas Brimo, s’est refusé à tout commentaire.
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