Alors que les députés s’apprêtent à voter un projet de loi qui durcit les règles de l’assurance-chômage, le gouvernement réfléchit à de nouvelles mesures sur le fonctionnement du système. Dans une interview à Journal du dimanche (JDD) du 9 octobre, le ministre du Travail, Olivier Dussopt, évoque plusieurs pistes dont l’objectif est de maintenir en activité les travailleurs âgés d’une soixantaine d’années. L’une des hypothèses étudiées pourrait consister à réduire la durée d’indemnisation des chômeurs seniors, actuellement allongée.
M. Dussopt a tenu ces propos juste avant l’ouverture de la première « cycle de concertation » sur la réforme des retraites. A partir de mardi, le ministère du Travail reçoit des représentants syndicaux et patronaux pour travailler sur « l’emploi des seniors et la prévention de l’usure professionnelle ». Un enjeu majeur en France, puisque la proportion des 60-64 ans ayant un emploi est faible : 32,7 % en 2019, contre 70 % en Suède et 61,8 % en Allemagne.
« Nos mauvais résultats s’expliquent par plusieurs causes »confie M. Dussopt au JDD. Le ministre cite notamment « des dispositifs qui peuvent être perçus comme une incitation, pour les employeurs, à se séparer des seniors ». C’est le cas, » par exemple « la durée maximale d’indemnisation du chômage, qui, à partir de 55 ans, passe à trente-six mois, contre trente mois pour les personnes âgées de 53 et 54 ans, et vingt-quatre mois pour les autres. « S’il est légitime d’avoir des règles précises, cette perspective peut être vue comme un moyen de se délester », observe-t-il. En filigrane, M. Dussopt suggère ainsi qu’il pourrait être pertinent de mettre fin au régime dérogatoire dont bénéficient les demandeurs d’emploi les plus âgés.
« La méthode est mauvaise »
D’autres options sont avancées, notamment la possibilité, pour « un senior qui accepte un emploi moins bien rémunéré, de conserver une partie de son allocation chômage afin de compenser le manque à gagner » par rapport à son activité antérieure. Le ministre évoque une autre incitation, cette fois destinée aux patrons : la « les exonérations de cotisations sociales » pour l’embauche de femmes et d’hommes en fin de carrière.
Au bureau de M. Dussopt, on dit que les discussions sur l’indemnisation des personnes âgées d’au moins 55 ans « ne sont pas, a priori, prévues dans le projet de loi sur l’assurance-chômage ». Ce texte, qui fixe notamment des règles plus strictes pour les salariés quittant leur poste, doit être adopté mardi 11 octobre, en première lecture à l’Assemblée nationale.
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