Tribune. Interrogé par BFM-TV sur la récompense de 66 millions d’euros du PDG du constructeur automobile Stellantis Carlos Tavares, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a estimé que Stellantis était une société privée et que« en fin de compte, les actionnaires décident et votent » [le 13 avril].
Il a peut-être expliqué plus tard que le gouvernement souhaitait favoriser une meilleure répartition de la valeur entre les salariés des entreprises qui versent de gros dividendes. Le président de la République pourrait rectifier le tir dès le lendemain en déclarant au micro de France Info qu’il avait estimé la somme. « excessif et choquant »Ainsi, son attaché de presse a reconnu son impuissance, ce qui a été confirmé par les faits : l’Etat actionnaire a voté contre la récompense, mais le PDG l’a annulée, s’appuyant sur un vote majoritaire de son conseil d’administration.
Comptes et responsabilités
Nous avons ainsi un nouvel exemple du gouffre entre le raisonnement des élites sur le capitalisme responsable et leurs pratiques féodales dans les grandes entreprises.
Car, vraiment, est-il possible de considérer qu’au XXIe siècle, une entreprise, comme au temps de l’économiste Adam Smith (1723-1790) et des grands entrepreneurs qui prenaient des risques importants pour financer de grandes découvertes, ne devrait rendre des comptes qu’à ses actionnaires ? Doit-on également considérer que les actionnaires sont propriétaires de l’entreprise ou seulement leurs actions et leurs parts ?
Dans une économie d’entreprises de plus en plus grandes avec des participations de plus en plus importantes, une entreprise ne devrait-elle pas être tenue responsable envers ses employés, ses clients et ses fournisseurs, tout en gardant à l’esprit le gouvernement ? Certainement oui, et la société en prend de plus en plus conscience avec l’avènement des pratiques de responsabilité environnementale et sociale (RSE), des évaluations des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) et des Objectifs de développement durable (ODD) de l’ONU sur lesquels les entreprises sont tenues de s’aligner. eux-mêmes.
N’est-il pas une conséquence logique de cette responsabilité de reconnaître que toutes les parties prenantes de l’entreprise sont concernées par ses activités et que les plus concernées d’entre elles – salariés, clients, sous-traitants, pouvoirs publics – devraient avoir un droit de consultation et/ou de décision- fabrication? tout comme les actionnaires, qu’ils détiennent ou non des actions ?
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