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Ils sont passés de la consternation à une colère froide. Or, alors que les carnets de commandes se rétrécissaient au compte-gouttes, l’inquiétude montait depuis des mois sur les deux sites nord de l’entreprise de Valdunes : la forge de Leffrinckoucke (95 salariés), près de Dunkerque (Nord), comme à Trith-Saint-Léger (245 salariés), à Valenciennes.
Déjà à l’automne 2022, Philippe Lihouck, délégué CGT à Leffrinckoucke, confiait ses doutes sur l’avenir. Manque d’investissements depuis le rachat de Valdunes par le chinois MA Steel en 2014, désengagement de la SNCF – « qui est passé de 45 000 roues de train commandées par an à 3 500, alors qu’il faut en produire 60 000 pour atteindre le seuil de rentabilité » –, outil industriel vieillissant et dépenses jugées « inconsidéré » par le syndicaliste et ses troupes : tous les signaux étaient au rouge.
Le couperet est tombé, vendredi 5 mai. MA Steel, cotée aux Bourses de Hong Kong et de Shanghai, et avec un chiffre d’affaires de 14 milliards de dollars (12,8 milliards d’euros), ne déboursera pas un sou sur Valdunes. Immédiatement, les métallurgistes ont arrêté le travail. Des pneus et des palettes ont pris feu devant les deux usines du nord. Toutes étiquettes politiques confondues, les élus sont montés au créneau et ont défié Bercy et l’Elysée. Objectif : sauver Valdunes, seule entreprise française à fournir des roues, des essieux et des axes à l’industrie ferroviaire.
A vrai dire, Valdunes n’est plus vraiment française, mais elle emploie toujours 380 sidérurgistes en France. « A l’heure où le gouvernement nous parle de réindustrialisation, et alors que nous martelons la nécessité de développer le ferroviaire pour des raisons écologiques, il serait peu probable que nous fermions »fulmine Maxime Savaux, secrétaire du comité social et économique de Valdunes.
« Coup de masse »
Jeudi 11 mai, les syndicats ont été reçus par le ministre délégué à l’Industrie, Roland Lescure. La veille, la direction et l’actionnaire avaient été convoqués à Bercy. A cette occasion, MA Steel a confirmé sa décision finale. A Leffrinckoucke et Dunkerque, on veut croire qu’une nationalisation de Valdunes, même partielle, peut sauver l’entreprise et les emplois. Mais « Le ministre nous a dit que ce n’était pas pertinent et qu’il cherchait un repreneur fiable. On connaît la chanson « lâche M. Savaux.
A Trith-Saint-Léger, le maire communiste, Dominique Savary, prépare la manifestation qui devait avoir lieu le samedi 13 mai et parle d’une « coup de masse ». Un employé des achats lui a dit que, « pendant plus de trois mois, presque rien [rentrait] à Valdunes ». C’est ici que les roues forgées à Leffrinckoucke sont usinées, traitées thermiquement et assemblées. Les activités des deux sites sont totalement liées.
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