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Cahier de bureau. L’accéléromètre est-il nécessaire à la santé des salariés ? Ce petit capteur sensible au mouvement et à l’inertie est placé dans les véhicules pour déclencher des airbags, dans les téléphones pour stabiliser les écrans ou dans les jeux vidéo pour détecter les mouvements des joueurs. Au bureau, c’est l’instrument de référence pour éviter que les employés restent assis trop longtemps. Il mesure en effet la sédentarité des travailleurs, mais n’avertit pas encore de ses dangers.
Or, 95% de la population française serait exposée à un risque sanitaire car assise trop longtemps, selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire. Un mode de vie sédentaire double le risque de maladies cardiovasculaires et augmente le risque de diabète, de cancer et de troubles mentaux (anxiété, dépression, etc.). « Rester assis tue plus que fumer dans le monde », ont même prévu le Happytech Summit, qui a réuni mi-mai une quarantaine d’entreprises pour échanger sur les bonnes pratiques en matière d’innovation au service de la qualité de vie au travail. C’est « entre 4 et 5 millions de morts [qui] pourrait être évitée chaque année si la population mondiale était plus active physiquement », estime l’Organisation mondiale de la santé, contre 7 millions de décès dus au tabagisme sur la même période.
Mais les enjeux de santé publique sont considérables et emménagé dans les entreprises, car « le travail est devenu le principal vecteur des postures sédentaires, loin devant les loisirs (regarder la télévision depuis son canapé par exemple) ou les déplacements (être assis dans le bus, le train…) », indique l’Institut National de Recherche et de Sécurité pour la Prévention des Accidents du Travail et des Maladies Professionnelles (« Postures sédentaires au travail », par Laurent Kerangueven et Kévin Desbrosses, INRS, octobre 2022). Un salarié de 35 heures passe ainsi en moyenne au moins 5 heures 15 par jour assis. Alors que pour bien faire, il ne faut pas rester assis plus de 3 heures à son siège, selon l’Observatoire national de l’activité physique et de la sédentarité.
Quelques conseils
Les auteurs de l’étude de l’INRS recommandent aux entreprises d’intégrer dans le formulaire ad hoc une approche d’évaluation des risques par métier, afin de mesurer la durée quotidienne des postures sédentaires et la fréquence des périodes de travail posté de plus de trente minutes. .
L’Association interprofessionnelle des Centres médico-sociaux de santé au travail d’Ile-de-France (ACMS) donne, de son côté, quelques conseils pour limiter la sédentarité au travail. L’ACMS invite les employés à « téléphone debout ou en marchant », « déplacer pour discuter avec des collègues », « alterner les tâches assises et debout » et les employeurs de « offrir des postes de travail et des lieux pour alterner les postes » et de « promouvoir la culture du sport au travail », par exemple en mettant « pédales ou balles disponibles dans les bureaux ».
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