Cahier de bureau. Deux ans d’épidémie de Covid-19 ont suscité l’inquiétude dans les entreprises. Absentéisme, burn-out, peur de tomber malade, l’inquiétude des salariés a franchi un cap avec la conjonction des crises sanitaire et économique. Deux majors de la protection sociale, Malakoff Humanis et Apicil, ont dévoilé coup sur coup deux études sur les nouveaux besoins exprimés par les salariés et les chefs d’entreprise pour renforcer la prévention des risques sanitaires.
Dans l’étude « La prospective aujourd’hui et demain : perceptions et attentes des chefs d’entreprise », réalisée en février par OpinionWay pour l’Apicil et publiée mercredi 8 juin, près de la moitié (49%) des entreprises interrogées estiment que la crise sanitaire a eu un impact significatif sur les conditions de travail et la santé des salariés : augmentation de l’absentéisme, développement des risques psychosociaux, désengagement des salariés sont, dans l’ordre, les principales conséquences constatées par les managers. Le phénomène augmente avec la taille de l’effectif.
La dernière enquête flash Malakoff Humanis « Et si ma mutuelle… », réalisée du 10 février au 10 avril auprès de plus de 22 000 personnes, détaille que 33% des salariés s’inquiètent pour leur bien-être physique et psychologique et 56% craignent qu’ils ne pourront pas continuer à recevoir de bons soins, compte tenu également de la difficulté d’accès aux soins. La multiplication des sources d’inquiétude augmente l’anxiété potentielle des salariés. La santé mentale et physique des salariés est une préoccupation pour 63% des chefs d’entreprise.
Obligations de l’employeur
« La crise a vraiment mis le sujet sur la table, explique Thomas Perrin, directeur général adjoint du groupe Apicil. Si les managers savent qu’ils ont l’obligation de garantir la santé des salariés [c’est une obligation inscrite au code du travail], la question de la prévoyance était auparavant perçue comme une contrainte de coût. Dans un contexte de désengagement des salariés, il y a eu une évolution. Les dirigeants attendent aujourd’hui des solutions pour prévenir les risques. »
Chez Orange, par exemple, « nous nous battons pour maintenir le nombre de médecins du travail, d’autant plus que nous avons une population vieillissante avec une moyenne d’âge de 48,5 ans », déclare le DRH du groupe Gervais Pellissier.
Tenu en vertu des obligations légales de garantir la santé de ses salariés, l’employeur peut agir en prenant des mesures de prévention, de formation et d’information. Ainsi, 40 % des chefs d’entreprise interrogés pour l’Apicil envisagent désormais d’étendre les contrats de prévoyance de l’entreprise au burn-out et à la dépression.
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