LL’incitation à reprendre une activité professionnelle est à manier avec précaution, car on a toujours le sentiment d’accuser les chômeurs de préférer leur situation à la reprise d’un emploi. Et pourtant, en parler n’est pas condamnable. De même, associer les modalités d’indemnisation à la conjoncture économique n’est pas une mauvaise idée. Ces deux fondements de la réforme proposée au public sont donc légitimes.
Tout est une question de mesure et de mise en œuvre. Mais surtout, ces propositions doivent être associées à de réelles perspectives d’évolution de carrière pour chaque salarié, qu’il soit jeune ou âgé. Cela passe nécessairement par une rupture majeure de comportement. Former, former, former, telle doit être la nouvelle devise de la société française si elle veut rebondir.
Qu’on ne dise pas que le pays ne peut pas supporter les réformes et que si elles ont lieu, elles ne servent que très peu. Sans les quatre dernières grandes réformes des retraites mises en place, il est probable que leur poids dans le PIB serait supérieur de quatre points, ce qui poserait évidemment un problème générationnel majeur.
Problèmes majeurs sur l’offre et la demande de travail
Concernant le marché du travail, les réformes entreprises depuis 2017 ont clairement joué un rôle dans la création de plus de 1,4 million d’emplois au cours des cinq dernières années. Dans son étude publiée le 15 novembre, le groupe Adecco prévoit la création de près de 4,5 millions d’emplois en France au cours des douze prochains mois, notamment dans les secteurs dits « en tension »notamment la restauration et les services technico-commerciaux.
Dans le détail, 43 % des recrutements, soit près de deux millions, seraient en CDI et 30 % en CDD. Le reste serait soit des contrats d’intérim à temps plein, soit des stages et des contrats d’apprentissage. Mais ce n’est qu’une prévision, certes prometteuse, mais en réalité confrontée à des problèmes majeurs tant en termes d’offre que de demande de main-d’œuvre.
La proposition du gouvernement ne concerne que la modification des paramètres de couverture du chômage et cela est insuffisant, même si l’on peut partir de deux constats difficiles à refuser. La première est que certains demandeurs d’emploi n’accélèrent leur recherche qu’à la fin de la période de droit. La seconde est que, évidemment, les chômeurs doivent être d’autant mieux protégés que la situation est défavorable et inversement.
Examiner le taux d’activité des jeunes et des seniors
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