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Cent vingt-deux mille employés dans le monde, c’est trop, beaucoup trop. De retour dans son ancienne maison, le nouveau PDG d’UBS, Sergio Ermotti, s’apprête à couper au vif, après le rachat pour 3 milliards d’euros – sous la pression des autorités suisses – du Crédit Suisse, au bord de la faillite. De 25.000 à 36.000 postes, soit 20% à 30% des salariés, du nouveau géant bancaire pourraient être supprimés, avance, dimanche 2 avril, l’hebdomadaire zurichois SonntagsZeitungcitant des initiés anonymes.
Tous les licenciements ne sont pas imputables à l’opération, puisque la banque en faillite prévoyait déjà 9 000 suppressions de postes avant l’opération, résultat d’une mauvaise gestion depuis plusieurs années.
Mais la fusion va augmenter l’hémorragie, en révélant des licenciements : leurs agences sont voisines au cœur de nombreuses villes, à l’image du siège des deux banques situées côte à côte sur la Paradeplatz à Zurich. Les employés du Credit Suisse sont les plus exposés, selon les syndicats, qui appellent à un renflouement. » L’enjeu est colossal pour ses 17’000 collaborateurs en Suisse.»soulignait le Syndicat suisse, au lendemain de la fusion.
10% du produit intérieur brut
Le choc social s’est doublé, dimanche, d’un choc judiciaire. Le parquet fédéral a annoncé l’ouverture d’une enquête sur d’éventuelles irrégularités lors du mariage forcé. « Il s’agit d’analyser et d’identifier toute infraction pénale qui pourrait entrer dans le champ d’application de la [sa] compétence « , a-t-il expliqué dans un mail envoyé à l’AFP. Là aussi, les enjeux sont très importants pour la Confédération helvétique, dont l’industrie financière (banques, assurances et réassurances, etc.) pèse près de 10% du produit intérieur brut. La justice veut s’assurer que la place financière suisse reste » posséder « .
Les choses se sont améliorées dans le « paradis » suisse, moins opaque depuis la fin annoncée du secret bancaire en 2009, réclamée par le G20 et l’Organisation de coopération et de développement économiques, et l’entrée en vigueur de l’échange automatique de données en 2018 De multiples scandales, dont beaucoup remontent aux années 2000, ont trouvé un épilogue judiciaire en Europe et aux Etats-Unis. Ils ont très souvent impliqué les deux géants de la gestion de fortune.
La dernière remonte à décembre 2021 : UBS devra payer 1,8 milliard d’euros d’amendes, dont 800 millions à la France, pour démarchage bancaire illicite et blanchiment de fraude fiscale aggravée. Dans ces opérations mains propres, on a la désagréable sensation que ce sont finalement les salariés qui paient la note.
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