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Jeudi 31 octobre 2002, un hélicoptère s’écrase dans la baie de Cancale (Ille-et-Vilaine). Aux commandes, le boulanger Lionel Poilâne, qui s’est rendu avec sa femme à l’île de Rimains. Après ce tragique accident, leur fille Apollonia Poilâne, à peine âgée de 18 ans, a courageusement repris le flambeau de la fabrication artisanale de pain cuit au feu de bois. Vingt ans plus tard, l’entreprise familiale, installée depuis 1932 au 8 rue du Cherche-Midi, dans le 6e arrondissement de Paris, traverse une zone de turbulences.
Selon une annonce commerciale publiée le 20 octobre, la société Poilâne fait l’objet d’une procédure de sauvegarde. Le jugement a été prononcé par le tribunal de commerce de Paris, mardi 4 octobre. Un administrateur et un représentant légal ont été désignés. Un coup dur pour cette entreprise emblématique, qui a fait du « pain Poilâne » une marque, mais surtout une référence de la boulangerie française sur les cinq continents.
Avec sa croûte épaisse et dorée, sa mie dense à la saveur acidulée, le pain maison ne laisse pas indifférent le palais des gourmets. Depuis les années 1980, il est fabriqué dans une usine située à Bièvres, dans l’Essonne, avec de la farine de blé moulue sur pierre, du sel marin et du levain prélevé sur le pain fait la veille. Et, bien sûr, la cuisine se fait au feu de bois.
Moins de visites en magasin
Avec son réseau de cinq magasins à Paris – dont le dernier, dans le 17e borough, ouvert en mars – et un à Londres, l’entreprise familiale emploie au total 147 personnes. Ses comptes ont viré au rouge avec la crise liée à la pandémie de Covid-19. La PME a en effet affiché une perte de 1,7 million d’euros pour l’exercice clos en mars 2021, et une nouvelle perte de 1,9 million d’euros pour l’exercice suivant, pour un chiffre d’affaires avoisinant les 10 millions d’euros.
Avec les périodes de confinement, les touristes ont déserté Paris. Même les clients réguliers ont espacé leurs visites en magasin. D’autant que les Français ont pris goût, pendant cette parenthèse du Covid-19, au pain fait maison. Ils n’hésitaient pas à venir s’approvisionner en farine ou en œufs à Poilâne.
L’entreprise, qui fabrique aussi des gâteaux, n’a pas manqué d’encaisser de plein fouet la hausse des prix des matières premières, des transports, des emballages et de l’énergie. Elle affirme cependant avoir connu des hausses limitées du prix des céréales, grâce aux relations étroites nouées avec ses partenaires d’Ile-de-France et des Hauts-de-France. Les prix des produits Poilâne n’avaient subi aucune véritable inflation.
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