[ad_1]
Les parcours professionnels suivent des chemins parfois cahoteux, sinueux, parfois tranquilles. Reconversions, ruptures de carrière, révolution dans l’environnement de travail… Portraits en série.
« Au début, j’ai rejeté ma partie ingénieur dans mes premiers sketchs, et depuis j’ai eu la sincérité d’y revenir. Ce que je fais actuellement me ressemble plus. » Qui a dit que les ingénieurs n’étaient pas drôles ? Preuve du contraire, Karim Duval a enchaîné l’univers sérieux de l’informatique et one-man-show, qu’il nourrit de ses expériences précédentes pour décrire un monde de l’entreprise qui marche sur la tête.
Fils d’enseignants et d’origine franco-sino-marocaine, l’homme de 40 ans à grandi à Fès (Maroc), dans un milieu favorisé. « J’ai eu une enfance heureuse, j’étais plutôt premier de la classe. » S’ensuit un parcours scolaire sans faute : entrée en classe préparatoire « supplément de maths » au très renommé lycée Sainte-Geneviève (communément compétente « Ginette ») de Versailles (Yvelines), il intègre ensuite Centrale Paris. « Je suis entré à Centrale en 2001… le 11 septembre. Le decalage a commence, le monde etait en train de changer, et nous, on etait dans notre bulle, coupes du monde, sourit-il, entre notre vie associative et l’avenir radieux qui s’annonçait. »
L’avenir radieux se concrétise avant même la fin des études par des étapes et expériences, notamment chez Danone, ou dans le conseil, chez Accenture, pour Airbus à Toulouse. « Assez naturellement, les boîtes viennent te chercher. Je n’avais pas de passion réelle pour la science, l’étiquette Centrale a beaucoup joué. » Par hasard donc, il s’engage dans une grosse entreprise d’informatique à Sophia-Antipolis (Alpes-Maritimes), où il reste sept ans.
Un changement de vie radical
C’est aussi « par hasard » qu’il découvre le café-théâtre grâce à un collègue. Intrigue par le fait que des « ingénieurs carriéristes pas foncièrement drôles fontent du one-man-show », il apprend l’humour sur le tas. « Un jour, j’ai joué un sketch devant une quinzaine d’élèves et j’ai eu des rires. C’était une charge de dopamine, après tu ne peux plus t’en passer. » Il poursuit pendant trois ans cette activité sur son temps libre, au cœur d’un « cercle vertueux » : J’étais le meilleur en gestion. Quand ça se passait bien au théâtre, je gérais une équipe de dix personnes. »
Véritablement tenté par une carrière d’humoriste à plein temps, il donne sa diffusion fin 2011 et repart de zéro en s’installant à Lyon. La perception prend du temps : « T’es personne, les salles te refusent toutes au début. J’ai mis un an et demi à me faire un réseau. » Son premier spectacle « Creuset », qui évoque ses origines, prend finalement vie et est joué pendant six ans, avec 200 dates au « Point Virgule » et Paris. Mais il questionne vite sa progression : « J’étais rentré dans une logique carrieriste, déplore-t-il. J’ai commencé à me demander pourquoi je faisais ça. Je me cachais derrière le rire, je faisais des gags. »
Il vous reste 43,95% de cet article à lire. La suite est réservée aux bonnes.
[ad_2]
Source link