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En France, la proportion de salariés estimant ne pas percevoir « le respect et l’estime que leur travail mérite » oscille entre un tiers et un quart entre 2013 et 2019, selon les enquêtes « Conditions de travail » du service d’études du ministère du Travail. Un peu plus de la moitié d’entre eux considéraient leur salaire ou leurs perspectives de promotion comme satisfaisants par rapport au travail effectué. Le sentiment d’être « bien payé pour les efforts fournis » est particulièrement dégradé. En 2021, seuls 45 % des salariés français exprimaient cette opinion, la proportion la plus faible de l’Union européenne, selon l’enquête Eurofound (2021) sur les conditions de travail.
Ces chiffres témoignent d’abord des attentes fortes des Français à l’égard du travail comme activité permettant l’épanouissement et l’insertion économique et sociale. Contrairement aux thèmes de la « grande démission », de la « démission silencieuse », ou encore de la « paresse » des salariés français, toutes les grandes enquêtes quantitatives et qualitatives depuis plusieurs décennies ont démontré la stabilité de la très grande importance accordée au travail dans notre pays.
La crise sanitaire n’a pas introduit un désengagement du travail, mais peut-être plus un éloignement des conditions de son exercice. Le taux d’emploi a atteint, fin 2022, son plus haut niveau jamais mesuré par l’Insee, avec 68,3 % des 15-64 ans en activité. D’autre part, la force du mouvement social qui s’exprime autour du passage en force de la réforme des retraites témoigne du souci des conditions de travail, dont le rôle est déterminant dans le sentiment de reconnaissance, personnel et social, des salariés aussi bien comme pour les indépendants, quels que soient les secteurs d’activité.
La France mal placée
Il est en effet difficile de se sentir reconnu quand on considère qu’il est impossible de réaliser un travail de qualité ou quand cela nous paraît absurde, voire nuisible socialement ou écologiquement. Le soutien des collègues et de la direction est également important. Pour pouvoir reconnaître les efforts des travailleurs, il est indispensable de connaître les contraintes de leur activité réelle, et de leur permettre de peser sur les décisions importantes qui les concernent. Qu’il s’agisse des conditions d’emploi, des perspectives de promotion ou de rémunération, c’est l’attente d’équité, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’organisation, qui domine.
Enfin, les travailleurs veulent être respectés en tant qu’individus et être traités de manière égale, quels que soient leur sexe, leur origine ou leur classe sociale. Sur l’ensemble de ces registres (qualité du travail et participation, accompagnement social, justice et discrimination), les données d’Eurofound montrent que la France est très mal placée, notamment vis-à-vis des pays du nord de l’Europe. .
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