[ad_1]
Lépaisseur du code du travail dans l’oubli, les difficultés de recrutement sont la nouvelle boussole des réformes, désignées comme l’ultime obstacle au plein emploi même si elles sont un symptôme qui ne peut que s’aggraver à l’approche du Graal. Quel que soit l’indicateur, freins à l’embauche, pénuries, tensions, postes vacants, la difficulté à recruter a en effet atteint des niveaux inégalés depuis très longtemps. Le ministère du Travail les attribue à de multiples causes : principalement le taux d’embauche très élevé, la pénurie d’actifs, de compétences, l’inadéquation géographique de l’offre et de la demande, la qualité des emplois, etc.
Cette complexité un peu ennuyeuse à analyser est éclipsée par des explications plus imaginatives : c’est la faute de l’époque, de la crise sanitaire, d’une prise de conscience existentielle, notamment chez des jeunes dont l’engagement professionnel serait plus utilitaire que celui de leurs aînés, etc. . y compris même la loi sur « réforme du travail » fait son miel : les actifs modifient leurs aspirations professionnelles et changent davantage d’entreprises, voire de métiers. Les entreprises connaissent donc des difficultés de recrutement bien plus importantes qu’avant la crise. « .
Une occasion bienvenue d’écarter tout ce qui est susceptible de favoriser la « préférence au chômage » bien française. L’assurance-chômage fait office de coupable idéal : les contrôles de Pôle emploi et les droits rognés n’étant pas suffisants, les chômeurs indemnisés continueraient à préférer le confort des allocations chômage à la reprise de l’emploi. Cela va un peu vite : d’une part les chômeurs indemnisés sont minoritaires, d’autre part leur nombre diminue très vite, tandis que celui des demandeurs d’emploi inscrits mais non indemnisés est inerte.
« Grosse démission » ou « gros licenciement »
Au-delà des anecdotes évoquant des fraudes, les faits ne montrent pas que les règles de l’assurance-chômage stimulent les difficultés actuelles de recrutement. En théorie, ce lien est possible, mais avant de l’invoquer, il faut résoudre une énigme bien plus profonde : pourquoi les chômeurs non indemnisés n’acceptent-ils pas ces emplois vacants ? Nous l’ignorons.
De plus, une règle d’assurance optimale (chômage ou autre) ne devrait pas être définie par rapport au comportement des fraudeurs, car elle serait sous-optimale pour la grande majorité des autres assurés, qui ne commettent pas de fraude. Le dossier de presse des projets du gouvernement pour le plein emploi dit la même chose : 160 emplois vacants pour 1 000 chômeurs, cela ne laisse-t-il pas 840 chômeurs sans opportunité d’emploi ? Baisser les allocations des indemnisés, y compris en raison de la situation économique, n’y changerait rien.
Il vous reste 54,11% de cet article à lire. Ce qui suit est réservé aux abonnés.
[ad_2]
Source link