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Un an après avoir obtenu son diplôme, Alice Song est toujours à la recherche de son premier emploi. Cet anglais diplômé de l’Agricultural University of China, prestigieuse institution de Pékin, a tenté de décrocher un emploi dans une grande entreprise, publique ou privée. Sans succès jusqu’à présent. « J’ai dû envoyer une centaine de CV et participer à une vingtaine d’entretiens d’embauche. » Découragée, elle décide de retourner à l’école.
Comme elle, 4,57 millions d’étudiants chinois ont passé un concours pour entrer en master en 2021, soit près de deux fois plus qu’en 2019. Un signe que le marché de l’emploi des jeunes est bouché. « Je me donne quelques mois de plus, et, si je n’en trouve pas, j’accepterai des offres avec moins de salaire, ou avec un seul jour de repos par semaine », dit-elle avec un soupir.
En mai, le chômage des 16-24 ans atteignait 18,4% en Chine (contre 5,9% pour l’ensemble de la population active, chiffre qui n’inclut cependant pas les 300 millions de travailleurs migrants dans les campagnes). Un record depuis que le Bureau national des statistiques a commencé à publier cet indicateur mensuel en 2018. Ce niveau devrait encore fortement remonter en juillet, lorsqu’une partie des 10,76 millions de nouveaux diplômés – 14 % de plus qu’en 2021 – viendront grossir les rangs des demandeurs d’emploi. .
La pandémie de Covid-19 est la principale cause de cette situation. Car, là où le reste du monde connaît une reprise d’activité depuis la fin des restrictions, l’Empire du Milieu continue d’appliquer une politique stricte du zéro Covid. Au printemps, un quart de la population a subi des confinements. A chaque fois, les usines sont fermées, les chaînes d’approvisionnement sont perturbées et les services sont suspendus.
Pourtant, la situation semble s’améliorer : après 115 jours de déclaration de cas quotidiens, Shanghai a passé sa première journée sans nouveau cas de Covid-19, le 25 juin.
Le secteur immobilier en crise
Mais d’autres facteurs, plus structurels, entrent en jeu : le secteur immobilier est en crise, les ventes ont plongé de 59,4 % en juin, sur un an. Il a cependant assuré 25 % de la croissance du pays, en tenant compte de la construction et des matières premières (ciment, acier, verre, etc.).
Et, depuis un an et demi, une campagne de régulation des plateformes technologiques coupe les ailes des géants chinois de la tech, poussant Tencent, Alibaba, JD.com et Meituan à réduire leurs effectifs. En mars, Alibaba prévoyait de réduire ses effectifs de 15 %, soit 39 000 employés en moins, tandis que Tencent et JD.com visaient une réduction de 10 % à 15 % dans certains départements. Un coup dur pour les diplômés des grandes universités chinoises, développeurs informatiques, annonceurs ou chefs de projets, qui appréciaient ces entreprises prestigieuses aux salaires attractifs.
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