carnet de bureau. En 2015, le studio d’innovation BrainsWatt créait le reuniomètre. A la fois gadget et instrument de mesure au service du management, cette application devait faire prendre conscience aux salariés du gâchis de la réunionite. Les collaborateurs regroupés fr conférence téléphonique, briefing ou autre meeting visualisaient en temps réel le coût de la réunion pour l’entreprise, en fonction du nombre de participants, de leur salaire moyen – charges patronales comprises – et du temps attribué. Les différentes estimations faites par des entreprises privées émettent les gâchis de la Réunion à près de 1 million d’euros par an dans les PME.
Deux ans plus tard, en 2017, la réunion était l’objet d’une nouvelle discipline, la « réuniologie », créée dans le cadre de l’Ecole internationale de réunionologie, fondée par Louis Vareille. Après trente ans passés dans l’agroalimentaire et quelque 12 000 réunions à son actif, il a décidé de faire de « une passion » un objet d’études. Selon lui, un manager passe en moyenne dix heures par semaine en réunion. Pour les chômeurs, c’est vingt-cinq heures par mois. Dans La réunionnaise, ça suffit ! (Eyrolles, 168 pages, 15 euros), l’autoproclamé « réuniologue » Louis Vareille confirme ainsi l’énorme gâchis pour les entreprises, non pas dans une vision doloriste du monde du management, mais pour y réussir.
Au-delà des règles de base à respecter pour être efficace et réduire la perte de temps, il propose de gérer les profils toxiques. On les connaît tous, les « terribles » comme il les nomme. Fabrice le plaisantin, Nelly je-sais-tout, Jérémie le bavard et Sophie jamais d’accord. En présentiel comme en « visio », dans toutes les entreprises, ils monopolisent le temps de parole en oubliant bien souvent l’ordre du jour. Dans son recueil, l’auteur donne des clés pour « faire penser ceux qui parlent et faire parler ceux qui pensent ».
Un équilibre difficile à trouver
Un guide particulièrement judicieux à l’heure où le rôle de réunion, qui a toujours été un maillon essentiel de la dynamique du travail, a encore franchi un cap, avec l’essor des visioconférences. Zoom le matin, Meet à 11 heures, les salariés enchaînent jusqu’au soir ces temps partagés, s’invitent un élément jusque-là indésirable, vécu même comme un « irritant » : l’échange informel.
Plus de machine à café ni de discussions de couloir en management hybride. Les défauts de Nelly, Fabrice, Jérémy et Sophie pourraient bien être reconsidérés pour réintroduire l’informel au sein des équipes partiellement à distance. A moins que ce soit Stéphane le taiseux qui donne désormais le « la » grâce à sa maîtrise du langage non verbal. Il pourrait en effet être plus efficace.
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