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Qu’il s’agisse de recruter des chauffeurs, des infirmières, des vendeurs ou des consultants, les entreprises mettent tout en œuvre pour trouver des candidats. Dans un contexte de tensions sur le marché du travail, ils (re)découvrent la cooptation, une technique consistant à faire appel au réseau de leurs propres salariés dans l’espoir de dénicher de bons profils.
Pour de nombreuses entreprises, l’outil n’est pas nouveau. Ainsi, au sein du groupe Up, qui propose des solutions de paiement pour les salariés et les citoyens (chèques-restaurant, chèques cadeaux, etc.), « la cooptation a toujours été pratiquée, mais de manière informelle. L’idée est que, comme on se connaît, on se fait confiance, ce qui est très important dans une coopérative comme la nôtre où le collectif est fondamental », Expliquer Virginie Linard, Directrice des Opérations Ressources Humaines (RH) et de l’Expérience Collaborateur France.
Puis l’entreprise a grandi et la pratique s’est effondrée. « Mais, depuis le début de l’année, nous avons décidé de répondre à notre besoin de recrutement de commerciaux – qui sont des métiers rares – pour en faire un outil de motivation interne. Nos employés sont nos meilleurs ambassadeurs. »
Un autre secteur durement touché par la pénurie de main-d’œuvre est le secteur de la santé. Ce qui a décidé le groupe hospitalier Paris Saint-Joseph à mettre en place, dans le cadre d’un accord avec les syndicats, un programme de cooptation afin de pourvoir des postes en tension : infirmier au bloc opératoire, infirmier anesthésiste, manipulateur en électroradiologie médecin, kinésithérapeute, anesthésiste… L’opération, qui a débuté en avril 2021, va s’étendre jusqu’à la fin de l’année.
« Un levier pertinent »
La Régie autonome des transports de Paris (RATP) a également mis en place des dispositifs de cooptation : fin août, pour les chauffeurs de bus et, mi-octobre, pour les métiers de chauffeur et d’agent de gare et d’agent de gare. « Nous avons ajouté une nouvelle corde à notre arc pour élargir notre vivier de candidats »explique Rozenn Boëdec, responsable RH de la direction des services et espaces multimodaux de la RATP.
« La cooptation est un levier de recrutement particulièrement pertinent, estime Mathilde Le Coz, DRH du cabinet d’audit Mazars et présidente du Lab RH, pas en volume, mais en performance. Le recrutement est plus qualitatif. » A ce jour, 15% des recrutements de Mazars se font ainsi, l’objectif étant d’atteindre 25% à 30%.
« Nos clients parlent de recrutement ‘fiable’, c’est-à-dire de qualité », explique César Recher, co-fondateur de Basile (groupe HelloWork), solution de recrutement par cooptation, qui compte une cinquantaine de clients dont Safran, Bouygues, Etam, etc. « Ils voient plus de validations de la période d’essai, et les personnes ainsi recrutées restent plus longtemps dans l’entreprise. Plus de 60% des candidats cooptés sont auditionnés et le taux de recrutement moyen est de 15%. Gagner du temps, et donc de l’argent, est important. « La cooptation est la garantie d’une intégration réussie car la personne cooptée partage les mêmes valeurs »poursuit Virginie Linard du groupe Up.
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