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NE PASNous vivons dans un monde « phygital », à la fois dans le monde numérique et dans le monde physique, non plus alternativement, mais concomitamment, à table avec nos amis et sur Facebook, en réunion au bureau et dans nos mails. Le développement des univers virtuels, les métaverses, va encore accélérer ce questionnement des séparations temporelles et physiques.
Le monde du travail ne peut y échapper, même s’il est en retard sur celui de la consommation. Remettre en cause le temps de travail, c’est ouvrir la boîte de Pandore managériale, car cela oblige les managers à se confronter à un pilier de l’organisation des entreprises ou de toute institution publique. Et ce pilier semblait inébranlable depuis les temps très lointains du début de l’activité industrielle.
Quelles sont les fondations ? Un temps longitudinal qui se compte, depuis l’horloge des ateliers jusqu’aux feuilles de temps des consultants ou des avocats ; une époque libérée de ses racines culturelles ; le temps d’un salarié qui appartient à l’entreprise dès la signature du contrat de travail ; un temps standardisé ; temps compartimenté : le temps de travail est équivalent au temps de travail.
Inégalité
Cette vision peut-elle raisonnablement tenir alors que les configurations organisationnelles connaissent des changements radicaux, imposés par le triptyque sanitaire (Covid-19), politique (problèmes d’approvisionnement liés à la guerre en Ukraine) et économique (inflation) ?
Non, et cela pour plusieurs raisons : le développement de économie du concert, littéralement « l’économie des petits boulots », qui conduit de plus en plus d’entreprises à gérer des travailleurs à la tâche, voire des bénévoles ; une conciliation entre vie privée et vie professionnelle exigée par la grande majorité des salariés ; et une exigence – vis-à-vis de tous les collaborateurs – de flexibilité, d’agilité et d’initiative, considérées comme des conditions de performance.
Le télétravail n’est pas une réponse à ces évolutions, il fait partie d’une équation beaucoup plus vaste. Et quand Elon Musk annonce qu’il impose à tous ses salariés de reprendre le travail, il pointe les nouvelles inégalités générées par le télétravail – possible pour les cols blancs, pas pour les cols bleus – et, implicitement, les doutes sur la performance d’une organisation lorsque certains de ses acteurs travaillent sans être « au travail ».
Arrêtez de « compter le temps »
En France pourtant, on a un bon précédent pour les dégâts causés par une vision « toutes choses égales par ailleurs » de la question du temps de travail : le passage aux 35 heures !
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