Au lieu d’attendre que des jeunes franchissent le seuil d’une industrie en manque de main-d’œuvre, les rencontrer grâce à une mini-usine montée sur roues : c’est l’idée un peu folle lancée dans les Hauts-de-France afin d’introduire le grand public public aux métiers méconnus de ce secteur. Depuis le printemps dernier, une semi-remorque reconvertie en atelier de production sillonne les routes de la région à la rencontre des jeunes et des demandeurs d’emploi.
A l’occasion des Trophées de l’Industrie, le camion aménagé était garé devant le palais des congrès de Marcq-en-Baroeul (Nord) le 24 novembre. Avec ses couleurs flashy, difficile de passer à côté. « Tout est fait pour créer un effet « waouh »insiste Benoît Bartoux, le chef de projet du « Usine 4.0 »le nom de cette initiative. Il y a des gens qui ont une image assez négative de l’industrie, qui pensent que c’est un environnement de travail sale et difficile. L’idée est de leur faire prendre conscience que le secteur regroupe plus de 150 métiers différents. »
Concentré de technologies
A l’intérieur de cette usine mobile, le visiteur découvre un concentré de technologies : bras robotisé, palette qui se déplace sur un champ magnétique, imprimante 3D, casques de réalité virtuelle… Les étudiants ont la possibilité de repartir avec un accompagnement téléphonique personnalisé : sous leurs yeux, la chaîne de production assemble les différentes pièces de la couleur de leur choix. Une façon de leur faire toucher littéralement le design d’un objet du quotidien.
« Nous voulions que ce soit visuel, pour montrer les dernières technologiesexplique Olivier Hutin, président de l’union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM) des Hauts-de-France. Aujourd’hui, il n’y a pas une usine qui tourne sans numérique. » La fédération patronale s’est associée aux institutions et collectivités locales de la région pour donner vie à ce projet. Sur le territoire, la filière représente plus de 250 000 salariés et 10 000 entreprises, de la conception à la commercialisation, en passant par la production et la logistique. Et comme ailleurs, le manque de main d’oeuvre se fait sentir. « Beaucoup de métiers ont du mal à recruter parce qu’on ne les connaît pas »souligne Olivier Hutin.
Susciter les vocations
Selon Benoît Bartoux, cette usine sur roues a déjà réussi à créer des vocations : « J’avais un jeune homme qui avait arrêté ses études et qui avait entendu parler de la présence de l’usine à Hénin-Beaumont [Pas-de-Calais]. Il est venu nous voir, nous avons discuté et il s’est finalement tourné vers l’entretien. »
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