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Pour l’aéronautique, si l’arrêt au printemps 2020 a été brutal, la reprise est précipitée. Il y a trois ans, la pandémie de Covid-19 a mis le transport aérien à l’arrêt : presque tous les avions ne pouvaient pas décoller et les chaînes de production tournaient au ralenti. Mais, résilient, le secteur, dopé par la reprise du trafic aérien en 2021 et 2022, s’est redressé. En Occitanie, la supply chain respire à nouveau, au rythme des réacteurs, car quand Airbus, le moteur de l’économie régionale, s’en va, c’est tout un secteur (770 entreprises et 75 000 salariés, intérim compris) qui s’en va.
Début mai, l’avionneur européen a annoncé qu’il augmentait les cadences de production de son A320 le plus vendu, passant de soixante-cinq appareils par mois fin 2024 à soixante-quinze par mois en 2026. « Cette annonce est un bon signal »accueille Christian Cornille, président de Mecachrome, fabricant de pièces de structure et de moteurs d’avions. « C’est plus amusant de faire face à un plan de croissance qu’à un plan de restructuration. »
Cependant, cette reprise d’activité est contrariée par le manque de disponibilité de certains alliages d’aluminium ou d’aciers inoxydables. « Au-delà du volume, le problème est la question de la capacité »note M. Cornille. « Certains fournisseurs se sont restructurés et spécialisés dans des types de titane et d’acier et choisissent à qui livrer la matière première. Parfois, ils ne le font pas en notre faveur. » En conséquence, la chaîne de production des cônes avant des moteurs d’avions de l’usine du groupe située à Aubigny-sur-Nère (Cher) a été arrêtée pendant deux semaines, en février. « Notre client, Safran, a dû puiser dans ses stocks »note M. Cornille.
A cette contrainte s’ajoutent d’autres difficultés financières qui pèsent sur la trésorerie des entreprises. La flambée des prix des matières premières et la hausse des coûts de l’énergie interviennent alors que les sous-traitants doivent rembourser les prêts garantis par l’État contractés pendant la crise sanitaire. Cette conjonction de facteurs fragilise, de bout en bout, toute la chaîne de production, entraînant un décalage des calendriers de production et, in fine, des livraisons de pièces.
« Notre trésorerie a fondu. Nous n’avons plus rien »observe Sabrina Dos Santos, présidente de la société Vidal (usinage de précision de pièces pour trains d’atterrissage), basée à Saint-Martin-du-Touch, un quartier de Toulouse. « Nous sommes à un stade où, si nous n’acceptons pas les prix imposés, nous produisons à perte. »
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