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« Nous n’avons pas vraiment besoin de ça… » L’ambiance était à la consternation ce vendredi 9 décembre lorsque la rédaction de Provence a pris connaissance d’une enquête sur le site d’information Marsactu, rapportant une série de témoignages mettant en cause le futur directeur éditorial du journal marseillais. Officiellement nommé le 5 décembre, David Blanchard, rédacteur en chef du quotidien gratuit 20 minutes jusqu’à sa démission la semaine dernière, devait prendre ses fonctions le 16 janvier 2023. Selon nos informations, son recrutement n’aura finalement pas lieu. La direction de Provencequi n’a pas encore communiqué officiellement, a jugé les témoignages suffisamment précis pour décider de ne pas procéder à l’embauche de son nouveau patron éditorial.
Dans cet article, le journaliste est notamment accusé par trois anciens collaborateurs de harcèlement moral au travail et, pour deux d’entre eux, de « comportement inapproprié » pendant les soirées arrosées. L’un de ces trois témoins a alerté les syndicats du journal marseillais sur l’annonce de la nomination de David Blanchard. « Cet homme, il faut l’empêcher de nuire »elle explique à Marsactuaprès avoir dit le « long travail de sape » que son supérieur l’aurait fait subir, la poussant même à quitter le journal. D’autres anciens collaborateurs mentionnent également un « gestion toxique »de la « intimidation » et « vexations » qui les aurait également poussés à démissionner.
« Le SNJ Provence a mené son enquête et recueilli une série de témoignages, anonymes ou découverts, qui corroborent ces accusations.a confirmé le syndicat dans un tract envoyé vendredi en début de soirée aux salariés, exigeant de la direction du journal « une réponse rapide à la hauteur de cette situation intenable ». « Les équipes se disent consternées et s’inquiètent de l’impossibilité de construire un projet dans ces circonstances », poursuit le texte. Une position que la direction du journal a rapidement partagée, annonçant à certains membres de la rédaction sa décision de ne pas donner suite au recrutement de David Blanchard. « Il y a eu action-réaction », accueille un responsable syndical du journal.
« Je ne doute pas que je n’ai pas fait l’unanimité »
« Vu le ton du journal, en charge, je comprends la réaction des syndicatsa réagi vendredi soir David Blanchard, qui conteste vivement tous les faits (qui remontent à 2015 pour les principaux), et la manière dont ils sont présentés. je suis désolé pour Rodolphe Saadé [le patron de la CMA-CGM, propriétaire de La Provence] et tous ceux qui ont participé à mon recrutement, mais je trouve cela profondément injuste. » Si son comportement avait été aussi répréhensible, argumente-t-il, 20 minutes ne l’aurait pas retenu. « Je ne doute pas que je n’ai pas fait l’unanimité, et je ne dis pas que ma gestion a été parfaite, il continue. Mais ce sont 3 témoignages sur 200 personnes, aucun d’entre eux n’est pénalement répréhensible, et les faits ne sont pas étayés. » Il réfléchit à la possibilité de porter plainte pour diffamation.
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