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Greg Wier et Matthew Keywell possédaient une société de sécurité, Prudential, à Taylor, près de Detroit, Michigan. Leurs employés étaient payés à la fronde, autour de 10 dollars (9,40 euros) de l’heure, le SMIC de la région, et pourtant les deux entrepreneurs leur imposaient des clauses de non-concurrence : interdiction de travailler pour un rival, de créer leur société de surveillance pour deux ans, dans un rayon de 100 milles (160 kilomètres) autour. La pénalité pour non-respect de ces conditions : 100 000 dollars.
Les deux hommes ne se sont pas contentés de faire signer ces contrats (généralement après avoir embauché leurs gardes, qui n’avaient plus les moyens de négocier) : ils ont fait licencier plusieurs de leurs anciens salariés embauchés dans d’autres entreprises. Tout ça pour les agents de sécurité ! L’affaire était suffisamment emblématique pour que la Federal Trade Commission (FTC), l’autorité fédérale américaine de la concurrence, se saisisse du dossier et libère, début janvier, quelque 1 500 anciens employés de Prudential de leurs obligations.
Derrière cette opération, la présidente de la FTC, Lina Khan : cette universitaire de 33 ans, fille d’émigrés pakistanais née à Londres, veut libéraliser le marché du travail américain. « Un travailleur américain sur cinq, soit 30 millions de personnes, est lié par une clause de non-concurrence »se lamente M.moi Khan dans une galerie à New York Times publié le 9 janvier. Elle cite l’exemple de « travailleurs de la restauration rapide, jardiniers, ouvriers » : bref, des scénarios bien loin de celui de l’ingénieur formé depuis des années par l’entreprise et qui vole les secrets de l’usine.
Longue route
« Les accords de non-concurrence font baisser les salaires et tuent l’innovation », accuse le gérant. Pas seulement les salaires de ceux qui les ont signés, mais ceux des autres, puisque ces clauses empêchent la fluidification du marché et la pression à la hausse sur les salaires. « Comment une nouvelle entreprise peut-elle s’imposer sur le marché si tous les travailleurs qualifiés sont bloqués ? », elle demande. A son secours, l’exemple de la Californie, l’un des trois États, avec l’Oklahoma et le Dakota du Nord, à interdire les clauses de non-concurrence depuis le 19e siècle.
Des articles aux décisions, la route est longue, car le gouvernement est souvent impuissant aux États-Unis
« Cela n’a pas maintenu la Californie – la cinquième économie mondiale – à l’âge de pierre », note Mmoi Khan. Au contraire, ce mécanisme a permis à l’écosystème du capital-risque de prospérer dans la Silicon Valley. Ainsi, le président de la FTC a simplement proposé la suppression des clauses de non-concurrence aux Etats-Unis, sauf en cas de cession d’actions dans une entreprise, estimant que la mesure permettrait d’augmenter les salaires. plus de 250 milliards de dollars par an.
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