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L’annonce a fait l’effet d’un coup de tonnerre et a pris tout le monde par surprise. Le 2 mars, les salariés de l’usine de pizzas Buitoni à Caudry, dans le Nord, ont appris que leur site était à l’arrêt » jusqu’à nouvel ordre « . Propriété de Nestlé France, elle s’est retrouvée au cœur d’un scandale sanitaire en mars 2022, après la mort de deux enfants et l’empoisonnement de dizaines d’autres bactéries Escherichia coli.
Les victimes avaient consommé des pizzas surgelées à pâte crue de la gamme Fraîch’Up fabriquées sur ce site. Une première inspection des services de santé avait révélé « de nombreuses anomalies graves en termes de nettoyage et d’entretien général des locaux et des équipements (…)ainsi que la présence de rongeurs dans l’atelier de boulangerie »justifiant la décision de fermeture du site, prise par le Préfet du Nord, le 1euh avril 2022.
L’usine a partiellement rouvert mi-décembre 2022, mais seule la ligne de pizzas à croûte cuite, non touchée par le scandale, a été autorisée à redémarrer. « Nestlé a réalisé 2 millions d’euros de travaux pour mettre le site aux normes sanitaires. Il est au top aujourd’hui. » constate Frédéric Bricout, le maire (droit divers) de Caudry, pour qui « La crise a été très mal gérée » par le géant de l’alimentation. Le porte-parole de Nestlé explique la décision d’arrêter la production en « prévisions de commandes fortement dégradées ».
« Notre usine est désormais nickel »
Il ajoute que « le marché de la pizza surgelée a chuté de 20% en un an et a eu un impact encore plus important sur la marque Buitoni, en première ligne de cette crise ». Des arguments qui rouvrent une plaie ouverte chez les salariés. « Notre usine, c’est maintenant du nickel. Tous les tests effectués depuis la réouverture le confirment. Et cent quarante personnes vont perdre leur emploi ? », interroge Stéphane Derammelaere, délégué de Force Ouvrière, très pessimiste quant à une reprise de l’activité après le 30 mars.
C’est la date donnée par Nestlé « pour revenir aux partenaires social »indiquant que« A ce stade, aucune décision n’a été prise pour l’avenir de l’usine ». Pas de quoi rassurer les salariés, persuadés que le couperet tombera à la fin du mois. « On nous a fait croire que ça recommencerait et, du jour au lendemain, plus rien. Je n’y crois plus. » se désespère Caroline Teixeira, 45 ans, agente de production depuis dix ans.
Sa collègue Nathalie (qui n’a pas souhaité donner son nom), 54 ans, est dévastée. « Nous avons tout donné pour assurer le nettoyage, et nous en sommes arrivés là… Nous n’avons rien fait, ce n’est pas de notre faute. Si nous avions repéré un problème, nous l’aurions escaladé. » La voix étouffée par l’émotion, elle ajoute : « Nous ne sommes que des pions. » Caroline et Nathalie racontent le mal qu’elles ont vécu d’être pointées du doigt après la mort des deux enfants contaminés par la bactérie.
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