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Ce jeudi 21 avril, Place de la Bastille, à Paris, les salariés de Scopelec, réunis à l’appel de leur inter-union, vont une nouvelle fois tenter de faire entendre leur voix et celle de leur entreprise, menacée par la perte, qui a pris effet le 1erEr Avril, un contrat majeur avec Orange. L’opérateur est le premier client de la société spécialisée dans le déploiement de réseaux télécoms. Les contrats perdus représentent environ 150 millions d’euros par an, soit 40% du chiffre d’affaires annuel de la coopérative Français la plus ancienne. Depuis l’annonce en décembre 2021 de la perte de ce contrat, des solutions de redéploiement internes ou externes ont été trouvées pour environ 700 employés.
Mais 800 techniciens touchés par l’arrêt d’Orange restent sous la menace de licenciements, principalement en Normandie, en Charente, en Occitanie, en Auvergne-Rhône-Alpes et en Nouvelle-Aquitaine. Scopelec emploie au total 3 800 personnes. Malgré des semaines de discussions avec Orange, sous l’égide du Comité interministériel de restructuration industrielle, et malgré l’intervention à la fin de la ministre déléguée à l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher, l’opérateur et son sous-traitant ne parviennent pas à s’entendre sur les mesures qui permettraient à Scopelec de faire face aux conséquences financières de la perte de ce contrat.
Orange a proposé un budget de 43 millions d’euros de chiffre d’affaires sur 2022 et 2023, en plus des contrats maintenus. Mais les contours de ce surplus d’activité ne convainquent pas Scopelec. « Une dizaine de millions d’euros concernent des marchés déjà en cours »explique Thomas Foppiani, Président du Directoire de scopelec. Frédéric Abitbol, le représentant judiciaire désigné dans le cadre de la procédure de sauvegarde engagée par Scopelec le 17 mars, estime le besoin de chiffre d’affaires de la coopérative à 90 millions d’euros sur deux ans. « Nous ne faisons pas l’aumône. Nous voulons simplement un soutien progressif pour nous aider à financer notre restructuration. », poursuit le gestionnaire, selon lequel, sans l’argent dont il disposait, « Scopelec serait déjà mort ».
Épée à double tranchant
Thomas Foppiani estime le coût d’un plan social pour 800 personnes à une cinquantaine de millions d’euros. Si Orange augmentait son activité excédentaire avec la coopérative, le coût social et financier serait moindre, précise le gérant. M. Foppiani a récemment eu l’occasion de présenter la situation à Christel Heydemann, la nouvelle PDG de l’exploitant, qui a hérité du dossier lorsqu’elle a pris ses fonctions le 4 avril. Orange dit « restez à l’écoute pour soutenir Scopelec dans cette phase de transition ». Mais, en privé, l’opérateur s’étonne de l’intransigeance de son sous-traitant.
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