[ad_1]


La situation est inédite. A partir du lundi 11 avril, la maternité de l’agglomération de Nevers (CHAN) est fermée. Quatorze sages-femmes du service sont en arrêt maladie et l’agence régionale de santé (ARS) Bourgogne-Franche-Comté a dû faire appel à une réserve médicale.
Actuellement, seules des mesures d’urgence sont prises. « On peut encore accepter les femmes qui sont sur le point d’accoucher, dit Victoria Simonetta, responsable des relations publiques du CHAN. Lorsque le travail n’est pas à un stade avancé, les patientes sont transférées à la maternité la plus proche. » La maternité de Nevers est la seule du département de la Nièvre après de nombreuses fermetures depuis une quinzaine d’années. Entre lundi et mercredi, quinze femmes qui devaient accoucher ont été transférées dans les maternités de Moulin ou Montluçon (Allier), Bourges, Auxerre ou Dijon, dont les plus proches se trouvaient à environ une heure de route de Nevers.


Guillaume Rameau fait partie des membres de l’équipe interpellés depuis lundi. Il dit qu’il est arrivé « à la fin » physiquement. « Nous alertons sur la situation depuis des mois, il explique. Depuis septembre, nous avons eu dix abandons sur vingt-quatre sages-femmes. » Pour lui « trop tomber » tombe début avril lorsque la direction annonce que le service pourra désormais fonctionner avec deux sages-femmes de jour. Au départ, la maternité, qui réalise plus de 1 100 accouchements par an, employait cinq personnes par jour. Un ratio qui est tombé à quatre en janvier, puis à trois, et enfin à deux récemment. « Dans les salles d’accouchement, on peut voir jusqu’à six patientes par jour. Ajoutez à cela les conséquences de l’accouchement, les consultations d’urgence. Deux sages-femmes pour gérer tout ça ? C’est un rythme insoutenable qui ne garantit pas la sécurité des femmes.explique la maïeutique.
Pression psychologique
Selon la direction, la grande majorité des arrêts de travail ont été déposés le lundi 11 avril. Avant de craquer, Guillaume Rameau raconte avoir passé le week-end avant son arrêt à courir entre les salles d’accouchement : « J’ai dit aux patients : « Je reviens dans dix minutes », et je suis revenu au bout d’une heure et demie. Nous sommes obligés de passer beaucoup moins de temps avec les femmes. » David Boucher, secrétaire de section CFDT CHAN, insiste : « Ce n’est pas un mouvement de grève. Ce n’est pas un caprice. Lundi matin, les soignants n’en pouvaient plus. Beaucoup sont soignés. »
« Certaines sages-femmes enchaînés à des quarts de treize heures, travaillant les week-ends, les nuits, dit un représentant syndical. Ils ont duré neuf mois, avec des collègues un tiers de moins. Là, il est tombé en panne. » Il met également en avant la pression psychologique sur les salariés : « Ils travaillent constamment avec l’épée de Damoclès suspendue au-dessus de leur tête. La vie des femmes et des enfants est en danger. Et si c’est le cas, ce seront les sages-femmes qui seront à blâmer. »
Il vous reste 54,88% de cet article à lire. De plus uniquement pour les abonnés.
[ad_2]
Source link