« La santé scolaire s’effondre ! », insiste Gwenaëlle Durand, secrétaire générale du SNIES-UNSA, l’un des deux syndicats d’infirmières scolaires. Cette organisation appelle, avec le SNICS-FSU, à une marche blanche, mardi 23 mai, pour « sauver la santé à l’école ». Les deux syndicats demandent, entre autres, la création de 15 000 emplois, une augmentation de salaire et une formation spécifique menant à un master.
« Il est temps que nos revendications soient prises en compte, sinon nous allons nous retrouver dans une situation catastrophique »est alarmé Mmoi Durand.
Un système pas à la hauteur : tel était aussi le ton du rapport d’information de la commission des finances sur « la médecine scolaire et la santé à l’école », présenté le 10 mai, devant l’Assemblée nationale, par le député (Renaissance) de l’Essonne Robin Reda . Ce document met en lumière « besoins croissants » – avec l’essor de l’école inclusive, qui nécessite une individualisation des parcours scolaires, la crise sanitaire et le mal-être croissant des élèves – et la difficulté du système de santé scolaire à y répondre, du fait d’une » manque de personnel « .
Disparités géographiques
En dix ans, le nombre de médecins scolaires a baissé de 20 %. En 2023, on compterait environ 900 médecins scolaires pour 60 000 établissements et plus de 12 millions d’élèves. « Depuis plusieurs années, les performances de la concurrence oscille entre 30% et 50% », faute de candidats en nombre suffisant, avance le ministère de l’Éducation nationale. Le nombre d’infirmiers reste stable autour de 7 700, mais le taux de performance au concours, qui était de 100 % en 2018, s’est détérioré. En 2022, il manquait 58 candidats admis au concours pour 395 postes offerts, note le rapport.
Des disparités importantes existent entre les territoires. « La carte de la pénurie de médecins scolaires recoupe celle des déserts médicaux et s’ajoute à la crise d’attractivité, au sens large, de l’éducation nationale », dit M. Reda. Le rapport cite les chiffres de la Cour des comptes qui établissait, en 2018, que le nombre moyen d’étudiants par équivalent temps plein (ETP) de médecin de l’éducation nationale, dans chaque département, était compris entre 6 464 étudiants dans le Lot et 99 370 dans le Dordogne. Pour les infirmières, la Cour des comptes avait relevé un nombre d’étudiants par ETP allant de 680 dans le Cantal à plus de 2.000 à Mayotte. Au niveau national, les moyennes seraient de 12 800 étudiants par médecin et de 1 303 étudiants par infirmier.
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