Ronald Opus a décidé de mettre fin à ses jours, en se jetant du dixième étage de l’immeuble où il habitait. Il a laissé un message à sa famille pour expliquer le motif de son suicide : le désespoir de la vie. Sauf que le rapport d’autopsie, sorti le 23 Mai 1994, a indiqué que Ronald était mort… d’une balle dans la tête !
En plein milieu de la chute de Ronald, une balle a transpercé la fenêtre d’un appartement et s’est logée dans son crâne. Il est mort sur le coup. La balle avait été tirée depuis le 9è étage, où un couple se disputait. Ils avaient l’habitude de se quereller, et le mari avait menacé de tirer sur sa femme.
Dans l’agitation, le coup est parti accidentellement, est passé par la fenêtre, et a atteint Ronald Opus. Le cas de suicide est donc devenu un cas d’homicide involontaire.
Mais le plus fou reste à venir. Lors du procès, les époux ont insisté sur le fait qu’ils croyaient le pistolet déchargé. En réalité, un des amis du couple avait vu leur fils charger le pistolet, à l’insu de ses parents. Sa mère avait empêché qu’il touche une aide financière, et il désirait se venger. Connaissant le tempérament du couple, il comptait sur un tir accidentel de son père pour tuer sa mère, de telle manière qu’il finirait lui-même en prison.
L’enquête est donc passée d’homicide involontaire du père, à homicide involontaire + tentative de meurtre de son fils. Mais si vous pensez que ça s’arrête là, alors vous avez tort. L’identité du fils qui a mis la balle dans le pistolet est… RONALD OPUS ! À cause de la détérioration de sa situation financière et du retard de son père à tuer sa mère, il avait décidé de mettre fin à ses jours. Et c’est pendant qu’il se suicidait qu’il a encaissé la balle qu’il avait lui-même mise !
Ronald Opus est donc devenu à la fois l’assassin et la victime.
Si cette histoire parait trop absurde pour être vraie… c’est parce qu’elle est fausse. Elle a été imaginée par un médecin légiste appelé Don Harper Mills.
Il l’avait imaginée comme anecdote illustrative sur les conséquences juridiques de chacun des ces rebondissements dans une affaire d’homicide. Cela dit, l’histoire se perpétue comme légende urbaine, beaucoup la croyant fondée.