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Pour permettre à son enfant de ne pas se lever à l’aube le mercredi matin et d’éviter une journée à la colonie de vacances, Hélène Bastou a opté pour le télétravail. En accord avec son patron, le mercredi, elle reste chez elle, près de Nîmes. Sa fille de 6 ans a compris le contrat : « Elle sait qu’elle peut se lever plus tard et prendre son petit-déjeuner toute seule. J’ai tout préparé. Si elle m’entend parler, je suis au téléphone ou en vidéo. » Et le mot d’ordre est clair : « Ne me dérangez pas. » Bien consciente que cette organisation un peu militaire n’est pas parfaite, cette chef de projet, qui vit seule la semaine (son compagnon travaille à 300 kilomètres), est de celles qui, chaque mercredi, assument des tâches professionnelles et familiales. sur le même créneau horaire.
La plupart sont indépendants et excellents en l’art de jongler entre vie privée et sphère professionnelle. Une véritable « gymnastique spirituelle » croit Marine Avias, alias Mademoiselle Tip dans le milieu professionnel. Mère de quatre enfants, cette architecte d’intérieur héraultaise est une spécialiste de l’anticipation : « C’est comme le sport, plus on s’entraîne, plus on est musclé ! Maintenant, je suis habitué. Quand je suis avec mes enfants, je suis totalement avec eux, hors de question de travailler, mais pendant qu’ils sont à leurs activités, ou quand je suis en voiture, je réponds à un client, je fais le suivi le site. »
Ces mères, puisqu’il s’agit surtout d’elles, sont devenues des as du changement de cap : à 10 h 10, ce sont des mères pour amener les aînées à l’entraînement ; à 10h25, depuis leur voiture, ils reprennent le dernier dossier en cours et, une heure et demie plus tard, ils gèrent le déjeuner en famille, avec le portable à portée de main – » On ne sait jamais « , commente Laure (le prénom a été modifié). Journaliste indépendante à Rennes, elle se reconnaît « Complètement dans cet horaire de Gruyère ». Elle avoue volontiers tomber dans ce qu’elle appelle « pièges », « comme les appels téléphoniques pendant[elle est] dans les vestiaires de la piscine ». « Je n’ose pas répondre et je vois ma fille rouler des yeux vers moi », rapporte-t-elle. Sa fille, Eléonore, 9 ans, ne comprend pas vraiment la frontière entre les horaires de travail de sa mère et le temps dont elle est disponible : « Elle dit qu’elle ne travaille pas le mercredi, mais en fait, elle est toujours en ligne. Elle passe beaucoup de temps au téléphone ou prend son ordinateur pour m’emmener faire du sport. Et il arrive souvent qu’on annule une activité parce que, finalement, il faut que ça marche. » Son petit frère, Paul, 7 ans, « constate que maman travaille tout le temps, même le dimanche ». « Mais elle essaie toujours de jouer avec nousil nuance. Et je préfère être à la maison qu’au camp d’été, même si mes amis y vont. »
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