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Il manquera une taille sur la photo. Alors qu’une dixième journée nationale d’action contre la réforme des retraites est prévue mardi 28 mars, Philippe Martinez ne défilera pas aux côtés de ses homologues parisiens. Le secrétaire général de la CGT est détenu à Clermont-Ferrand par le 53e congrès de son organisation, qui devait démarrer lundi. Une page se tourne pour le métallurgiste, qui a décidé de quitter le poste de commandement après l’avoir occupé pendant huit ans. C’est aussi une période à haut risque pour le deuxième syndicat de France, en proie à des querelles internes, qui se cristallisent autour de la désignation de la personnalité appelée à devenir numéro un. M. Martinez devrait – sauf rebondissement – être remplacé par une femme, mais l’incertitude règne quant au nom de son successeur.
Jusqu’au vendredi 31 mars, un millier de délégués sont réunis dans la capitale du Puy-de-Dôme, afin de définir la ligne de la CGT pour les trois prochaines années et d’élire l’équipe dirigeante qui la défendra. Un moment crucial dans la vie de la confédération, confrontée à une érosion de son influence. Elle a revendiqué près de 606 000 membres en 2020, soit 33 000 cartes de moins en deux ans. Aux élections professionnelles, elle a reculé, perdant sa première place fin 2018, au profit de la CFDT. Une rétrogradation synonyme de choc pour la « maison CGT », habituée depuis des décennies à être à la pointe du syndicalisme tricolore.
C’est donc un syndicat fragilisé qui tient son conclave, à Clermont-Ferrand – même s’il a retrouvé des couleurs, ces derniers mois, en fermant contre la retraite à 64 ans. Non seulement la CGT est en retrait, mais sa fragilité est accentué par une bataille de succession.
A l’origine de ces tourments, il y a la décision prise au printemps 2022 par M. Martinez de placer Marie Buisson sur orbite afin qu’elle puisse occuper le poste de secrétaire générale lors de sa passation de pouvoir. Entériné par les instances exécutives de la confédération, ce choix s’inscrit dans le prolongement des orientations suivies depuis plusieurs années. La CGT a souhaité s’ouvrir à de nouvelles thématiques, liées notamment à la transition écologique, en créant le groupe Plus jamais ça avec des défenseurs de l’environnement (Greenpeace, Les Amis de la Terre, etc.). Une opération dans laquelle Mmoi Buisson a joué un rôle clé.
« Fait du prince »
Mais le fait que cet enseignant de 54 ans ait été adoubé passe mal dans une partie de l’organisation. Pour des raisons de forme, d’abord : beaucoup y voient un acte du prince, un geste d’autoritarisme, alors qu’il aurait fallu plus de collégialité. Le pedigree de la dauphine suscite aussi des réticences. Jouissant, jusqu’à très récemment, de peu de notoriété, y compris auprès de ses camarades, Mmoi Buisson a, en outre, le handicap de diriger une petite structure – la Fédération de l’enseignement, de la recherche et de la culture – que les autres composantes de la confédération, bien plus puissantes et implantées dans les fiefs de la CGT. , baisser les yeux.
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