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L’avenir indécis d’Orange Bank, qui abrite des pertes récurrentes, préoccupe Christel Heydemann, la PDG d’Orange, depuis sa prise de fonction en avril 2022. Mais ce n’est rien comparé à Orange Business, dont le bénéfice opérationnel s’est effondré de 35 % en trois ans. Avec ses 7,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2022, ce pôle dédié aux entreprises est 60 fois plus lourd que la banque.
D’où l’urgence de l’opérateur à stopper le dérapage de ces activités. Orange Business a besoin d’un « plan de restructuration intense », a prévenu Christel Heydemann lors de la présentation, le 16 février, de sa stratégie pour 2025. Après plusieurs mois de travaux préparatoires, ce plan est sur le point d’être lancé. La direction d’Orange doit annoncer des suppressions de postes, mercredi 22 mars, lors d’un comité social et économique.
Un peu moins de 700 postes sont concernés, sur les 5.700 comptabilisés par SCE, l’entité Orange Business concernée par ce plan, comme l’indique La lettre a 16 février. Les activités hébergées chez Orange Business SA (cloud, gestion des données) et chez Orange Cyberdefense (cybersécurité), en croissance, ne sont pas concernées par ces suppressions de postes. L’objectif affiché est de mettre fin à l’hémorragie du résultat opérationnel en 2025, qui laisse encore deux années de baisse à l’horizon.
Recherche d’un accord sur une rupture conventionnelle collective
Le sujet est sensible. Il s’agirait du premier plan de départs volontaires lancé par le groupe depuis la crise des suicides de 2009. Depuis une dizaine d’années, Orange a réduit ses effectifs en France, mais toujours par des départs naturels, notamment en incitant ses salariés aux seniors à anticiper leur retraite via le travail à temps partiel des seniors (TPS). Depuis sa création en 2010, 42 000 salariés d’Orange ont profité de ce dispositif, dont 7 600 rien qu’en 2022 pour la dernière année du TPS.
Pour ces quelque 700 postes, Orange Business espère pouvoir mettre en place une rupture conventionnelle collective, mais cela nécessite d’obtenir un accord majoritaire avec les organisations syndicales. En cas d’échec, l’opérateur devrait alors passer par un plan de départ volontaire. « Orange Business souhaite s’appuyer sur le dialogue social de qualité qui caractérise le groupeindique Orange. En fait, il réserve aux partenaires sociaux et aux salariés le détail des modalités qui seraient proposées. »
Pour le management, ces mouvements de personnel sont indispensables pour faire de la division B to B une véritable entreprise de services numériques, portée par la cybersécurité et le cloud. Il s’agit de compenser la chute des activités historiques, roulée par le Covid-19. Avant la pandémie, Orange Business installait des serveurs téléphoniques dans les entreprises et des lignes fixes sur les bureaux de ses collaborateurs. Mais depuis 2020, les applications de visioconférence (Zoom, Microsoft Teams, Google Meet, etc.) et le télétravail ont dépassé le téléphone fixe. En trois ans, les activités télécoms fixes d’Orange Business ont vu s’envoler 500 millions d’euros de chiffre d’affaires.
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